Citations de personnes extérieures [2]

Coucou mes rhododendrons ! (Ne trouvez-vous pas ce mot en étrange inadéquation avec son objet ? Moi si)


Je vois que ça pionce grave par ici, les exams ou juste la flemme ? C'est vrai qu'on manque tellement de choses intéressantes à raconter !


Bref, une petite discussion sur le bonheur, feat Schopenhauer <3

"Il n'y a qu'une erreur innée : c'est celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux. (...) Tant que nous persistons dans cette erreur innée, que nous y sommes confirmés encore par des dogmes optimistes, le monde nous paraît plein de contradictions. Car à chaque pas, dans l'ensemble comme dans le détail, nous devons éprouver par expérience que le monde et la vie ne sont nullement disposés pour comporter une existence heureuse. L'homme incapable de réfléchir n'est sensible qu'aux souffrances réelles ; mais, pour l'homme qui pense, au tourment réel vient s'ajouter une perplexité théorique : il se demande pourquoi un monde et une vie, faits après tout pour qu'on y soit heureux, répondent si mal à leur fin ? (...)

On peut toujours essayer de rejeter la faute de son infortune personnelle tantôt sur les circonstances, tantôt sur les autres, tantôt sur sa propre maladresse ; on peut reconnaître aussi que toutes ces causes réunies y ont contribué ; mais tout cela ne change rien au résultat : le véritable but de la vie, qui consiste dans le bien-être, n'en est pas moins constamment manqué (...)."

Au fond, cela va de pair avec une idée assez simple grammaticalement (auquel tout le monde dira : mais évidemment ! Sans pour autant saisir ce qu'il en ressort) mais si étrange à vraiment appréhender : le monde est fondamentalement (et même tout court) inhumain. Quoi qu'on fasse, il résistera encore et toujours à toute charrue de sens que l'on tentera de poser sur son dos.

Je vous invite donc, un soir tranquille, à vous poser avec cette musique et ne rien faire d'autre que d'écouter. Vous laisser vous emplir de vous même, de votre présence, de ce qui vous compose en déjouant les pièges habituels d'une introspection trop convenue. Soyons audacieux.



EDIT : Embrassez l'étranger !

Il est tellement cool Pascal.

Une citation qui m'a fait penser à tes derniers écris, l'amie.

le tragique est 《 l'alliance du nécessaire et de l'impossible. 》. C'est bien pourquoi toute existence humaine l'est.

De Jankélévitch.

« Heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière » Michel Audiard

Ahh Lauren j'adore cette citation – je ne savais pas qu'elle était attribuée à Audiard, je la connaissais de Leonard Cohen (et il me semble l'avoir déjà vue passer sous le nom d'une autre personne encore, je pense que chacun se la réapproprie un peu) :


Et puis pour le plaisir, une des plus belles phrases de la littérature anglaise et du monde entier :

XD Il est si fin en si peu de mots.


"Comme elle me fuyait Musyne, je me prenais pour un idéaliste, c'est ainsi qu'on appelle ses propres petits instincts habillés en grands mots."  

"_ Il y a l'amour, Bardamu !
_ Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds."

Une apologie de la liberté sur un forum de marchombre, fait par un jedi. Ça sonne bien.


"Contre l'absolu - Il ne faut pas s'en laisser conter : les grands esprits sont des sceptiques. Yoda est un sceptique. La vigueur, la liberté qui vient de la Force et du trop-plein de Force dans l'esprit, se prouve par le scepticisme. Les êtres de conviction ne comptent pas, dès lors qu'est en jeu tout ce qui touche aux principes de valeur et de non-valeur. Les convictions sont des prisons. Elles ne voient pas assez loin, elles ne voient pas de haut : mais pour avoir son mot à dire sur la valeur et la non-valeur, il faut avoir cinq cents convictions au-dessous de soi, derrière soi... Un esprit qui veut quelque chose de grand, et qui en veut aussi les moyens, est nécessairement un sceptique. Pour être fort, il faut être libre de toute conviction, savoir regarder librement..."

"Devant le conformisme de l'opinion, la paresse d'une époque qui vit et pense en troupeau, comment l'homme peut-il devenir lui-même ? La connaissance de soi n'est pas une introspection, mais la tension vers un but élevé qui affranchit de l'intériorité fangeuse dans laquelle nous sommes embourbés :

Car ton essence vraie n'est pas cachée au fond de toi, elle est placée infiniment au-dessus de toi ou du moins de ce que tu prends communément pour ton moi."

Voilà d'ailleurs, pourquoi la psychanalyse est (ou doit-être) faussement, illusoirement introspective.


Réveillez vous donc un peu, voyageurs solitaires, vous qui passez en silence. Restez converser un peu avec votre ombre.

Aujourd'hui, découverte d'un poète italien sous régime fasciste, Eugenio Montale, qui refuse l'idée d'un poète-guide, supérieur à l'humanité.

Non chiederci la parola che squadri da ogni lato
l'animo nostro informe, e a lettere di fuoco
lo dichiari e risplenda come un croco
perduto in mezzo a un polveroso prato.

En français ça doit donner :

Ne nous demande pas le mot qui taille carré
Notre esprit informe, et en lettres de feu
L’affirme et le fait resplendir comme un crocus
Perdu au milieu d’une pelouse poussiéreuse.

Ça m'a tellement parlé…

Oh men i just love this guy xD - le chichi, le blabla et le gnangnan.

Explication des notions principales du Bluff Éthique de F. Schifter (si vous voulez un moyen sûr d'acquérir un bon coup d'esprit critique et d'autonomie de pensée, lisez ce bouquin. C'est court, décisif et percutant).

1- Le « chichi » (notion empruntée à Clément Rosset) désigne l'attitude consistant à ne pas percevoir le réel ou à le discréditer du fait même de sa cruauté — de son essence tragique. Tant chez les philosophes que chez les non philosophes, le « chichi » s’exprime comme le rejet du hasard, du temps, des passions dévastatrices et de la mort.

2- Le « blabla » définit tout type de discours servant à édulcorer le réel et, partant, à faire croire à la réalité de l’Irréel. Par exemple, pour nier le chaos, la douleur et la violence de l'existence, nombre de « blablas » philosophiques et/ou éthiques utilisent les mots vagues mais séduisants de « monde », de « nature », de « bonheur », d' « humanité », de « justice », etc., lesquels deviennent objets de croyances ou d'espoir. Le « blabla » est la formulation doctrinale ou théorique du « chichi ».

3- Le « gnangnan » qualifie une forme d'altruisme dont le ressort est l'indignation mêlée de sensiblerie contre une forme de tragique frappant les foules humaines et rebaptisée le « Mal » (terrorisme, catastrophe naturelle, guerre civile, épidémie, etc.). Donnant lieu à bien des « blablas » moraux, politiques, religieux, médiatiques, etc., le « gnangnan » permet aux individus tournés en temps ordinaire vers l'hédonisme égoïste et consumériste de se sentir bons, justes et indispensables — du côté du Bien.

Dans mon rêve de cette nuit :

Moi, ironique, à une foule apathique et deux gars de sécurité qui essaient de me chopper : Vous la voulez comment, votre liberté ? Bien cuite ou (soudain très sérieuse) carbonisée ?
[Silence] Un type se met entre les gars et moi
Le type, prêt à en découdre : Ce sera saignante, pour moi.
Moi, joyeuse : Vous m'ôtez les mots de la bouche, mon cher.

[…]

Moi, hurlant à une foule réveillée : VOUS LA VOULEZ COMMENT, VOTRE LIBERTÉ ??
La foule, galvanisée : SAIGNANTE !!


J'aime mes rêves…

Wow… J'avais zappé ça Bref.

Cela fait plusieurs fois que je relis le récit de ton rêve : je l'adoorreee ! :D
Je sais pas pk mais je le vois trop en scène de film ou dans un livre... En tout cas, il m'enthousiasme. :)

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling, If.

Celle qui guide mes pas encore aujourd'hui, qui m'a montré la beauté du hasard, écrite par un de mes auteurs préférés^^ :

"Le hasard a de ces sortilèges, pas la nécessité. Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant"
Milan Kundera, L'Insoutenable Légèreté de l'Être