La Voie des Marchombres
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 Comme les autres

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Alev
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MessageSujet: Comme les autres   Comme les autres Icon_minitimeMar 26 Oct 2010 - 12:32

Il a déjà été dit dans le sujet sur la dépendance que l'homme est sociable et a besoin des autres.
En revanche l'effet de masse, la mode, sont comme une dérive qui pousse les hommes à être, bien plus que sociables, identiques.
Pourquoi ? Qu'est-ce qui pousse les gens à s'habiller pareil, à acheter la même chose ?

Mais tout le monde ne fait pas forcément comme tout le monde (ouh quelle est moche cette phrase ^^). Bref ma question :
Qu'est ce qui vous/les pousse à ne pas faire comme les autres ?


Mon sujet est un peu confus, mais j'ai du mal à l'exprimer clairement. Il vient d'un débat avec ma mère qui m'a donné envie de connaitre vos avis. Comme les autres 79820
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Leslie
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MessageSujet: Re: Comme les autres   Comme les autres Icon_minitimeMar 26 Oct 2010 - 13:22

Question que je me pose souvent sans vraiment réussir à trouver de réponse... Mais je vais essayer quand même.

Je pense que, d'abord, pour savoir pourquoi ils cherchent à ne pas faire comme les autres, il faudrait connaître la raison qui les pousse à, justement, essayer de se ressembler.
[Je dis "ils", j'aurais très bien pu dire "on", hein...]

Et cette raison... Tout d'abord, il est évident que, dès le moment de notre naissance, on nous pousse vers un "modèle tout fait", une sorte d'idéal souligné par des stéréotypes que les générations n'ont pas réussi à vraiment effacer. Ensuite... Ensuite nous grandissons parmi les autres et, très vite, apparaît le désir de "faire mieux". Avoir plus, surtout. Lorsqu'on est très petit, ça se caractérise aussi par un esprit de compétition, un désir de se voir sortir du lot, d'être valorisé. Et puis vont apparaître ceux qui plaisent facilement aux autres, les "populaires". Et chaque enfant, même sans le vouloir, va tenter de se rapprocher de cette image-là. Ca paraît idiot, comme ça, mais je pense que c'est la base. Après, ce sentiment se développe, bien sûr. Il grandit avec nous, mais ne disparaît pas tout à fait. [Attention, je ne dis pas que tout le monde est pareil, je sais que pour d'autres ce sera très différent]. Au fil du temps, on devient plus indépendant, on apprend à se forger une opinion sans l'aide de ceux auprès de qui on grandit. Du moins c'est ce que l'on croit. Mais je pense que chaque source d'information qui nous entoure, par exemple la télé, la radio, les journaux etc, nous force déja à avoir un certain point de vue. Certes, chaque personne, ensuite, fait évoluer cet angle de vue, en fonction de ses certitudes, de son expérience... Mais aussi de l'opinion des autres. A nous, ensuite, d'apprendre à rester objectif...
Pour ce qui est de la "mode"... Je pense que tout ça part de la peur d'être rejeté. Oui, car l'humain déteste la solitude. Alors... Il cherche à ressembler aux autres, pour qu'ils l'acceptent. A eux, ensuite, de découvrir ce qui se cache derrière cet "uniforme"... Mais tout cela a déja été dit et j'en ai conscience.

Donc bref. En plus, la question n'est pas là.

Qu'est-ce qui nous pousse à ne pas faire comme les autres ? Personnellement, cela part d'un dégoût. Dégoût de moi-même, des autres, de l'uniformité, dégoût de l'homme. C'est certes idiot comme sentiment mais dans mon cas c'était... Irrépressible. D'un découragement, aussi. A peine entrée dans la vie, j'apprends que je vais faire ceci ou cela, que je vais devenir ça ou bien ça, et je regarde ces gens. J'ai l'impression qu'ils se ressemblent tous, et pourtant... Pourtant en chacun d'eux, il y a bien quelque chose, qui les différencie des uns et des autres. Ce quelque chose qui est presque éteint mais qui me donne l'impression qu'il suffirait d'un souffle pour s'enflammer...
Et, malgré mon dégoût, je me dis que je ne suis pas la seule à penser ça. Que tous, oui, tous, qui luttent pour survivre "comme tout le monde", tous ont en eux cette voix qui leur souffle l'absurdité de leur situation. Et c'est de là que ça part, à mon sens. De ce brusque sursaut, qui nous fait comprendre l'absurde dans lequel on vit.
A partir de ce moment là, [Là encore je parle de mon cas ^^], à chaque propos entendu, à la radio, à la télé, ou même lu, dans les livres, journaux, magazines, bref, à chacun de ces propos suit une réflexion intense. Savoir si l'on pense la même chose. Si non, pourquoi, et ainsi de suite. Ne pas se laisser entraîner par le "courant".
Et commencer à lutter contre ces automatismes, pour ne pas sombrer dans cet état d'incapacité à réfléchir par soi-même.
Alors quand je me rends compte qu'un de ces automatismes n'a aucun sens mais est acquis par tout le monde comme une évidence, je cherche à le réfréner, le plus vite possible. [Je n'ai pas d'exemple la tout de suite =/]

Pour d'autres (J'en ai rencontré), ce désir de "ne pas faire comme les autres" naît, justement, d'un désir "commun". Ce que je veux dire, c'est qu'ils cherchent simplement à sortir du lot, à être remarqué. Il n'y en a pas beaucoup, mais j'ai entendu souvent quelques discours du genre "Moi j'suis une marginale, vous, vous vous ressemblez tous..." etc. Sur le coup, j'avais manqué de m'étouffer de rire, mais quand j'y repense... Je trouve ça vraiment con. Excusez-moi, mais bon... Breeeeef. Tout ça pour dire que, soit cela part d'une "prise de conscience", soit d'un désir d'être remarqué...
C'est très, très simpliste, mais ça résume à peu près ce que je pense.


[Je viens de me rendre compte que seul mon dernier paragraphe est en accord avec le sujet. Le reste est HS... >.<']
Bon, j'le laisse quand même, on verra bien.
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Vayel
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MessageSujet: Re: Comme les autres   Comme les autres Icon_minitimeMar 26 Oct 2010 - 13:23

Peut-être, à moins que ce ne soit indiscret, pourrais-tu écrire un court résumé de cette conversation afin que l'on puisse vraiment cerner ta question. Comme les autres 64812

PS : Poster en même temps que Leslie.
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Alev
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MessageSujet: Re: Comme les autres   Comme les autres Icon_minitimeMar 26 Oct 2010 - 14:32

Leslie, ton post n'est pas du tout HS, mais au contraire très intéressant.

Voilà à peu-près comment le sujet est venu est ce qu'on en a dit :
Citation :
on était allé visiter un éco-musée pour la fête de la science ce week-end, et à un moment un animateur a proposé une balade commentée dans les environs. Ma mère nous a demandé si ça nous disait. Ma soeur et moi on a répondu non, catégoriquement. Toutes les autres personnes présentes ont suivies le guide.
Un peu plus tard quand on se promenait, justement sur la même balade mais seuls, ma mère nous a demandés pourquoi on avait refusés. Ma soeur et moi on lui a expliqué qu'on ne tenait pas spécialement a se méler aux autres, et surtout à devoir suivre le rythme imposé par l'animateur, même si ce qu'il expliquait était surement intéressant.
-Pourquoi êtes-vous si associables ? Pourquoi vous ne voulez jamais faire ce que font les autres ? nous a demandé ma mère en retour.
-Parce que tu nous as élevé comme ça, j'ai répondu.
Et je lui ai demandé à son tour pour elle ne voulait jamais faire comme tout le monde.
-Parce que ça me donne l'impression d'exister, d'être moi et pas les autres. Parce que ça me rend unique, je crois.
Voilà voilà, c'est un peu du racontage de vie mais bon Comme les autres 311797
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Kimyx
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MessageSujet: Re: Comme les autres   Comme les autres Icon_minitimeMer 9 Nov 2011 - 14:58

Citation :
on était allé visiter un éco-musée pour la fête de la science ce week-end, et à un moment un animateur a proposé une balade commentée dans les environs. Ma mère nous a demandé si ça nous disait. Ma soeur et moi on a répondu non, catégoriquement. Toutes les autres personnes présentes ont suivies le guide.
Un peu plus tard quand on se promenait, justement sur la même balade mais seuls, ma mère nous a demandés pourquoi on avait refusés. Ma soeur et moi on lui a expliqué qu'on ne tenait pas spécialement a se méler aux autres, et surtout à devoir suivre le rythme imposé par l'animateur, même si ce qu'il expliquait était surement intéressant.
-Pourquoi êtes-vous si associables ? Pourquoi vous ne voulez jamais faire ce que font les autres ? nous a demandé ma mère en retour.
-Parce que tu nous as élevé comme ça, j'ai répondu.
Et je lui ai demandé à son tour pour elle ne voulait jamais faire comme tout le monde.
-Parce que ça me donne l'impression d'exister, d'être moi et pas les autres. Parce que ça me rend unique, je crois.

Au risque d'être ridicule, j'aimerais te poser une question à partir de l'exemple que tu viens de donner. Crois-tu donc que c'est uniquement par esprit de contradiction que nous prenons plaisirs à nous différencier des autres? Lorsque par exemple, j'affirme aimer une façon de m'habiller, un doute indomptable me vient à l'esprit, est-ce que tout est faux? Est-ce que je ne fais pas ça pour impressionner? Quand je pousse la réflexion un peu plus loin je me dis que non, je me dis que je le fais réellement par conviction, cela dit, pour être certain de ça, je m'imagine dans un monde où je suis le seul habitant, et à partir de cette situation, j'en viens à la conclusion que je prendrai moins de plaisirs à m'habiller comme je le fais si j'étais seul au monde plutôt que sur terre avec ces 6 milliards d'habitants. Est-ce une preuve flagrante que nous sommes destiné à agir uniquement par contradiction? N'est-ce pas dangereux justement de se conformer à cet esprit de contradiction, au risque de ne plus agir par conviction? Si tu t'habilles en blanc, et qu'à cet instant, tout le monde est habillé en noir et que finalement, les autres décident de passer subitement au blanc, tu perdras un peu d'admiration pour ta façon de t'habiller n'est-ce pas? Pourquoi?! Est-ce un paradoxe à surmonter ou un désirs instinctif auquel nous devons nous résigner? Si les questions sont mal posées, voir incompréhensibles, si je suis hors sujet, fais-le moi savoir. Comme les autres 460171 Je suis bien conscient de ne pas avoir répondue à la question, mais à vrai dire, je trouve essentiel d'emprunter un cheminement de questionnement pour arriver à des réponses" fiables" de ta question de départ. ^^"
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Choup
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MessageSujet: Re: Comme les autres   Comme les autres Icon_minitimeJeu 10 Nov 2011 - 15:08

Merci Kimyx pour le déterrage, je n'avais même pas vu ce sujet et c'est vrai qu'il est chouette - pour un peu je dirais presque qu'il m'inspire Comme les autres 506608

Je vais d'abord essayer de me dépatouiller avec la question de base qu’a posée Alev avant de passer aux tiennes (qui risquent fort de tout remettre en cause et de me mener à une belle contradiction mais, bref, passons x))

Donc, pourquoi vouloir se détacher de la masse et être différent ?

J’ai envie de prendre la question dans l’autre sens et de demander plutôt pourquoi y a-t-il la masse ? Pourquoi des gens différents à la base en viennent-ils à se fondre dans un moule commun ?

Je me trompe peut-être mais je dirais que c’est avant tout par peur de la solitude. Parce qu’être seul implique de s’assumer, d’être responsable de ce que l’on fait et de ce que l’on est. Accepter l’idée que ce que nous somme est dû, en grande partie à nous-mêmes et que s’il y a quelqu’un a blâmer dans l’histoire, c’est nous aussi.
On est alors seuls face à ce que l'on devient, sans guide, sans dieu, sans rien de plus grand et plus sage pour nous indiquer le chemin et nous dédouaner de nos erreurs.
Être seul c’est se construire soi-même ; c’est une immense liberté, un privilège, même mais qui peut faire peur.
Parce que l’homme a peur du vide. On n’arrive pas à accepter facilement qu’il n’y ait rien, que la vie n’ait que le sens qu’on lui donne.

Donc on se réfugie derrière une attitude globale qui nous évite de trop penser à ce que l’on est, nous évite de décider pour et par nous-mêmes et donc ne nous oblige pas à nous remettre en question en cas de fausse route. On se déresponsabilise, on s’infantilise et on laisse « les autres » décider pour nous parce que c’est tellement plus facile et reposant.
On gagne alors le pouvoir de dire « c’est pas ma faute » \o/.

Je pense donc que l’on a une tendance presque naturelle (j’aime pas dire ça mais bon) à choisir la facilité (d’autant plus que la société est plus facile à gérer quand elle est composée de moutons mais, ça, c’est un autre débat Comme les autres 506608 ) parce qu’en somme, suivre le mouvement, faire comme tout le monde, c’est emprunter une route bien balisée sans risque de se perdre et ça rassure toujours de se dire qu’on n’est pas tout seul dans cette galère Comme les autres 460171 .

Mais d’un autre côté, un certain nombre de personnes (et je pense, une grande majorité des membres de ce forum), ressentent le besoin de faire l’inverse et veulent se détacher de la masse.

Les deux cas de figure que Leslie avait évoqués montrent exactement les différentes attitudes.
D’un coté on a des gens qui ne font pas comme tout le monde parce qu’ils ont pris conscience de l’énormité de la situation et du fait que c’était leur vie (la seule et unique) que la masse était en train de leur voler. Ils ont alors eu le courage de s’arrêter et de se poser des questions, de se demander ce qu’ils faisaient là, et pourquoi ils suivaient le mouvement comme des moutons. Ils ont voulu prendre leur vie en main et faire en sorte d’en être les metteurs en scène et pas juste les acteurs zombifiés ou pire, les spectateurs passifs.
Alors bien sur, cet option implique d’être responsable vis-à-vis de soi-même, d’assumer ses choix et d’accepter ses erreurs. Elle signifie aussi qu’on est seul face à soi-même et que personne d’autre que nous ne peut diriger notre vie à notre place.
En un sens, c’est faire preuve de courage Comme les autres 153451 .

Mais en un sens seulement car il arrive en effet que d’assumer ses choix et ses erreurs, on en vienne à les revendiquer, à en faire un facteur de supériorité.
Parce qu’évidemment, quand on est seul aux commandes de sa vie, qu’on choisit de ne pas faire comme tout le monde, on a tendance à voir « les autres », « la masse », comme des aveugles qui se laissent guider bêtement toute leur vie sans avoir le cran de se poser des questions . Et là, on a vite fait de se sentir tellement supérieur à cette masse grouillante du peuple, de la moyenne et de la norme qu’on finit par la mépriser. Ce qui peut conduire en effet à faire différemment uniquement pour faire différemment et a être donc aussi aveugle que les autres ces moutons. On est alors juste des moutons d’un autre genre.

Et le différent, le décalé devient a la mode aussi donc c’est de plus en plus une posture hype de se dire à contre courant (« nan mais tu vois, moi je m’habille pas avec des fringues a la mode, je ne vais que dans les friperies, tu vois, parce que moi je suis pas comme tout le monde, tu vois, et je m’en fous de la mode, tu vois, chuis une rebelle, ouais » xDDD)

Et du coup, il y a au final autant de moutons d’un côté que de l’autre, la seule différence c’est que certains n’ont pris conscience de leur enfermement que pour se précipiter dans un autre mais mieux vu ^^.

J’en viens à tes questions, Kimyx et je m’aperçois qu’elles correspondent tout a fait aux miennes et que je n’ai pas vraiment de réponse claire à leur apporter autre que celles du dessus ^^".

Je vais attendre un peu de voir si y’a d’autres réactions avant de me prendre en exemple parce que si je commence je risque de finir avec un dédoublement de la personnalité Comme les autres 905281
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