La Voie des Marchombres Forum de réflexion consacré aux Marchombres et aux livres de Pierre Bottero... |
| | La honte. | |
| | Auteur | Message |
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Miaou Til' Plume Gardien d'Ilfasidrel
Nombre de messages : 1309 Age : 29 Localisation : Entre-deux. Groupe : Dessinatrice Livre préféré : Aucune idée. Il y en a trop x). Date d'inscription : 08/02/2010
| Sujet: La honte. Sam 3 Nov 2012 - 15:27 | |
| Dites voir, les JM... On a (ou vous avez^^) parlé de l'ego, d'Humilité, même de frustration, mais je ne me souviens pas de quoi que ce soit sur la honte.
Alors, qu'est-ce que vous pensez de cette réaction-là ? Et surtout, selon vous, est-ce qu'elle peut être "positive", aider à progresser, ou est-ce qu'il faut s'en débarrasser ? En d'autres termes, est-ce qu'on peut s'appuyer dessus pour la transformer en une source d'énergie, qui pousse en avant ? Pas sûre que cette reformulation soit utile, mais bon. xD | |
| | | Tarja Voltigeur des courants
Nombre de messages : 361 Age : 27 Groupe : Haïnouk Livre préféré : L'envol, Zouck, Le seigneur des anneaux, Alain Damasio, Les Eveilleurs, Vango, tous les livres de Pierre Bottero Date d'inscription : 11/07/2012
| Sujet: Re: La honte. Sam 3 Nov 2012 - 17:51 | |
| Déjà je différencierais deux types de honte: celle par rapport au regard des autres et celle par rapport à nous même. Concernant la première c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose: d'un côté elle t'empêche de faire ce que tu souhaites, c'est un motif de blocages qui peuvent parfois prendre des dimensions énormes et devenir vraiment handicapant. Mais d'un autre côté elle peut être un frein utile qui nous empêche de faire n'importe quoi, si la honte n'existait pas on pourrait se promener tout nus dans la rue (par exemple) sans gène et ça serait un peu problématique... Donc plutôt l'inverse d'une source d'énergie: un frein (là mon prof de physique me dirai que l'action de frottement exercée par le frein est une énergie mais j'aime pas la physique). Pour moi la honte est donc rès rarement un moteur mis à part quand on arrive à la surmonter. La seconde en revanche est différente, si par exemple tu fais...mettons du saut d'obstacle et que tu fais absolument n'importe quoi (bon j'avoue c'est du tout frais vécu de ce matin ^^') et que par la suite tu as honte de ta prestation alors cette honte peut être un moteur car elle te pousse à te remettre en question et ainsi à t'améliorer. Cependant, "La honte est une force, une vraie et belle force, veilles simplement à ce qu'elle te pousse toujours vers l'avant", il ne faut pas que cette honte prenne des proportions énormes sous peine de blocage et d'appréhension qui t'empêchent de recommencer et d'essayer de t'améliorer. Ce n'est donc par une réaction à bannir totalement mais à maîtriser afin qu'elle reste dans des proportions raisonnables. (Et encore une fois j'ai l'impression d'avoir survolé le sujet et que j'aurai pu développer beaucoup plus ) Edit Ipiu : Avec Lauren et Revan on se pose sérieusement la question de savoir si tu l'as fait exprès pour la citation... Parce que normalement c'est "Le doute est une force..." Edit: Non non je connais bien ma leçon par coeur, pour tout ceux qui se posent la question: c'est archi-volontaire! | |
| | | Aethera Membre du Conseil - Admin
Nombre de messages : 4263 Age : 31 Localisation : Sur ma route (ouais, il y a eu du mouv', ouais) Groupe : Marchombre Livre préféré : Vrac d'auteurs : Bottero, Damasio, Ayerdhal, Squarzoni, Chedid, Bobin, Giono, Le Guillou, Sous-commandant Marcos... Date d'inscription : 13/04/2008
| Sujet: Re: La honte. Dim 4 Nov 2012 - 0:20 | |
| J'aurais tendance à répondre que n'importe quel blocage, lorsqu'il est perçu et compris, peut être transformé en appui qui servira à s'élever au-dessus de lui-même. Il n'y a rien de plus formateur, pour la connaissance de soi-même, que de traverser une dépression en ayant conscience de son état : cela permet de mettre au jour nos peurs, nos angoisses et nos nœuds intimes. Et c'est seulement une fois que cette compréhension survient que l'on gagne le pouvoir d'agir véritablement sur soi-même.
Je crois que c'est exactement la même chose pour le sentiment de honte : il ne faut pas chercher à la brider, à la refouler. D'une manière générale, je ne pense pas qu'il soit bon de chercher à inhiber ses ressentis : si tu ressens une émotion, c'est qu'elle a une raison d'être. Plutôt que de chercher à supprimer l'émotion, demande-toi pourquoi elle est là, et d'où elle vient. Lorsque tu auras identifié la source, tu pourras agir non plus sur l'émotion, mais sur la source elle-même, et ainsi traiter le nœud à sa racine.
Sinon, je pense n'avoir pas grand-chose à ajouter au post de Tarja ^^ . | |
| | | Aziliz Champion de cueillette, mention framboises
Nombre de messages : 640 Age : 33 Localisation : Au détour d'une ligne Groupe : Petite Livre préféré : Ellana, le Voleur de chouchous, et d'autres Date d'inscription : 23/12/2010
| Sujet: Re: La honte. Dim 4 Nov 2012 - 11:03 | |
| Je réponds avant tout parce que quelque chose m'a marqué dans le poste de Tarja : Je vois pas en quoi le fait de se promener nus dans les rues est un problème Les animaux le font tous les jours sans que ça gêne personne.. Enfin, avant la honte, c'est surtout le froid (et le fait que l'être humain est une petite nature xD) qui nous pousses à sortir couvert.
La honte, pour moi, vient avant tout de notre éducation C'est elle qui nous permet de continuer à respecter les règles apprises dans l'enfance quand on grandit. Comme ne pas se montrer tout nus par exemple, mais aussi en ne mettant pas les doigts dans le nez, en ayant pas de paroles ou des gestes déplacés. La honte, pour moi, c'est un peu le beurre qui nous fait rentrer dans le moule.
Mais, la honte c'est aussi ce qui nous permet de percevoir notre moule et donc de le remettre en question. Dans notre monde, il y a énormément de normes, de règles et de principes que l'on accepte ou non de base et qui sont ancrés plus ou moins profondémment en nous. La honte va nous permettre de prendre conscience de ces principes que l'on a parfois un peu oublié et qui peuvent générer des mal etre et un sentiment de honte... Je vais prendre mon exemple pour illustrer un peu tout ça, voici en vrac des principes que l'on a tenté de m'inculquer quand j'étais petite : - tu feras médecine - tu seras intellectuelle - tu seras prestigieuse - tu sera trouillarde - tu auras besoin d'argent toute ta vie - un corps c'est sâle, deux corps c'est pire - tu es grosse
etc Là dessus, il y en a certains que j'ai balayé directement (tu feras médecine notamment) d'autres que j'ai renié par la suite (le coup de l'intello) et d'autres que je pensais n'avoir pas écouté mais qui était solidement ancré en moi, bien cachés (tu es grosse, tu es trouillarde, tu auras besoin d'argent, etc). Sans la honte, je n'aurais jamais pu me douter que ces règles que l'on m'avait imposées étaient ancrées en moi et provoquait un mal ^etre et même influençait mes décisions. C'est ainsi que je me suis retrouvée à courir après l'argent (et donc le travail) en ayant honte de devoir me vendre, comme ça que je me suis aperçue que ce n'était pas mon corps qui refusait de faire ce que je lui demandait mais plutôt ma perception de lui qui était fausse, etc.
La honte nous permets de prendre conscience du lavage de cerveau, discret mais efficace, que nous subissons depuis l'enfance. Cela nous permet, en grandissant, de faire le tri entre ce que nous subissons de plein gré et ce qui ne nous convient plus.
Pour moi, la honte n'est pas ce qui nous permet de ne pas être déplacé dans notre contexte social actuel mais de comprendre ce que notre contexte social veut que nous fassions de nous et donc de choisir, en accord avec nous même ce que nous suivons, et là où nous changeons. Par exemple, ce n'est pas demain la veille que je sortirais nue en ville (déjà parce qu'il fait froid XD) par contre, cela ne me pose pas de problème de n'être pas maquillée ou pas bien habillée.
Ca, c'est ce qui concerne notamment le regard des autres, pour ce qui est de se faire honte, je pense que là aussi c'est un sursaut de conscience qui nous montre une barrière mentale que nous nous étions fixés : depuis quand n'a-t-on pas le droit à l'échec ? Si ma prestation est lamentable aujourd'hui, la honte que je ressens, ce n'est pas forcément un "je n'ai pas donné le meilleur de moi même" mais un "je n'ai pas le droit de ne pas y arriver" et si l'on peut être d'accord avec l'un, on ne l'est pas forcément avec l'autre.
Là où je te rejoins absolument Tarja, c'est quand tu dis qu'elle doit toujours nous pousser vers l'avant, comme le doute. Finalement, ces sentiments là sont avant tout un moyen de compréhension de soi même qu'il faut utiliser, non pas pour se détruire, mais pour se construire. Si je suis une maison, et qu'un outil détecte une fissure, plutôt que de démolir la maison parce qu'elle finira toute façon par tomber, il faut trouver le moyen de colmater, d'avancer, ou si la maison s'écroule effectivement, de reconstruire sans commettre les mêmes erreurs.
Bon, voila, j'ai fait une tartine qui arrive exactement aux mêmes conclusions que le post de Laure, mais c'est pas grave x) | |
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| Sujet: Re: La honte. | |
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