Idoles, dieux, maîtres, modèles.

Tiens, coucou Eva'
Question très intéressante que voila! Il y a beaucoup à dire sur le sujet.

Tout d'abord, je vais mettre la notion de Dieu de coté, tout bonnement parce que cette appellation ne convient pas à un être humain selon moi. C'est un peu fort et, mise à part les fans hystériques, les gens qui disent "Machin est un Dieeuuu" savent que c'est une hyperbole pour exprimer leur admiration envers cette personne.(Ça m'arrive aussi je dois l'avouer ^^ ). Quand à la notion de maître je la comprends mieux.

On a tous des passions, et on pratiquent plus ou moins des activités dans lesquelles des hommes et des femmes ont excellé. Forcement, que ce soit dans la musique, dans le sport ou dans la littérature, on a tous nos  sources d'inspiration et, j'ai bien aimé ton expression de "  précurseur qui ouvrirait une voie". Parce qu'on est obligés de passer par ces Grands et refuser de les "écouter" serait une grosse erreur. Parce que ces personnes ont fait avancé les choses ou, selon notre propre opinion, sont simplement des modèles à notre gout. Après, il est vrai qu'il ne faut pas tomber dans une sorte de Dépendance d'autrui et presque de plagiat.

Outre le fait de "copier" sur une oeuvre par exemple, il y a les Maîtres de la vie de tous les jours ou bien simplement une célébrité qui nous fait rêver. Là encore il ne faut pas tomber dans un fanatisme idiot et de l'appeler MAIIIIIIIITRE.

Il semblerait qu'on ai tous besoin de piliers humains pour construire nos vies, c'est rassurant, c'est stable. Certaines personnes auront plus besoin de ça que d'autres, selon les périodes de nos vies, selon notre vécu. L'absence d'un père peut être comblé par l'amour pour une célébrité par exemple. Peut être avons nous besoin de cela pour avancer et pour forger notre propre individu. Après, il ne faut pas que l'on devienne des collages de pensées de notre top 5 des personnes qui nous inspire. Ce serait dommage.

Personnellement, cette notion de Maitre j'en ai eu besoin pendant une période de ma vie. Et puis, j'ai changé, j'ai évolué, mes goûts aussi mais mes maîtres sont restés, dans un petit coin de ma tête et quand j'ai besoin, je fais appelle à eux.
Je dirais que mon "Ouvreur de voie" dans la vie, c'est Titi Robin.

Concernant Pierre Bottero, je ne le considère pas comme un Dieu (pour les raisons que j'ai évoqué plus haut)
mais oui, je dirais plus comme un "un précurseur qui ouvrirait une voie". Ses livres m'ont beaucoup aidés dans une période difficile et je lui en suis reconnaissante. Ils m'ont fait voir une autre vision du monde et de l'écriture, qui m'a aidé pour écrire et pour lire aussi mine de rien.

Voilà, je crois que je n'ai pas ajouter grand chose à ce que tu as dis mais voila.

Pierre Bottero nous a ouvert des portes, surement que nous n'imaginions pas, il nous a montré la Liberté, nous y avons prit gout.
C'est évident que nous avons franchis une porte, mais ce que nous trouvons derrière, c'est notre Voie, pas celle de Pierre. Il nous a offert tous les possibles, à nous de les voir et de les accepter pour avancer sur notre propre Voie.


Si nous partons du principe que chaque voie est différente en fonction de l'individu qui l'arpente et donc est unique, ne débroussaillons-nous pas notre propre route, comme tu dis ?

C'est sûr que nous poursuivons presque tout le temps un idéal, mais si je veux devenir comme ma grand-mère, je n'arpenterai jamais sa Voie mais la mienne, qui surement sera parrallèle à la sienne, ira dans la même direction, mais jamais je ne marcherai dans son chemin, tu vois ce que je veux dire ?
Un modèle nous montre les différents chemins que nous pouvons prendre, ou au moins un que nous voulons arpenter. En lui nous trouvons une direction qui nous convient, un but.
Il nous montre un but mais pas le chemin en lui-même.
Je veux aller de l'autre coté de cette montagne. Bien. Je peux la contourner, la gravir, la survoler, passer au travers. C'est cela la Voie. C'est le chemin. Un modèle ne te dira pas sur quel cailloux marcher ou lequel éviter, tu vois ?
Pour moi, un modèle c'est un peut quelqu'un qui a atteint un but que je me fixe, la Voie est un chemin qui bien évidement conduira à ce but, mais nous pouvons avoir le même but sans avoir le même chemin.

Je pense que ce n'est pas s'inférioriser que d'avoir un modèle, un but emprunter à un autre. Il n'est pas supérieur à moi, il a seulement atteint quelque chose que je souhaite être/avoir.



Je ne crois pas être très claire ni que je répondre vraiment à ta question en fait et je suis surement répétitive mais voilà, je ne peux pas faire mieux ^^

EDIT: Je viens de lire le post de Lieska écrit en même temps que le miens et qu'est-ce que je me sens brouillonne !
Enfin bon, je n'ai pas tellement envie de revoir ce que j'ai écris alors voilà, je ne change rien ^^

Question intéressante.
Je m'attarderais plus sur la notion de maître, de guide, plutôt que de dieu ou d'idole. Un être humain est humain, et pour moi ce n'est pas un dieu.
Être un idole me semble un mot très fort, mais je pense (personnellement), que l'on peut être fan des livres de Pierre, de son style d'écriture, tout ça.

Pour ma part, Pierre Bottero m'a aidé, ma donné, m'a fait prendre conscience de l'envie d'écrire, et sans lui, je ne serais surement pas celle que je suis aujourd'hui, que ce soit dans ma façon de voir les choses ou de les écrire.
C'est un guide, parce qu'il m'a permit de trouver ma Voie.
Il a ouvert les ports de son monde, de Gwendalavir, mais comme chaque auteur le fait sans s'en rendre compte, je pense.
Et puis lire aide, permet de cicatriser les blessures les plus profondes. Qui ne s'est jamais plongé dans la lecture pour oublier, pour ne pas faire face à une difficulté ou à un malheur? Lorsque j'avais un problème, je courrais retrouver Ellana, Ewilan, Nawel et les autres. Je savais que j'en ressortirais apaisée.

C'est assez flou dans ma mémoire et je ne retrouve plus la page sur le site de Rageot, mais ils avaient mis en ligne les textes de la version limitée d'Ellana l'Envol, il y a au moins quelques mois:
Donc d'après mes souvenirs, Pierre Bottero écrivait que, souvent, des personnes lui disaient des phrases du genre "j'aimerais tellement être marchombre". Selon lui, ce n'était pas pour les poignards, la tenue en cuir, l'harmonie, le fait de se déplacer silencieusement, l'escalade ou la greffe, mais à cause de (grâce à?) deux mots: La liberté et un maître.

Je pense que l'on a presque tous besoin de quelqu'un pour nous montrer le chemin, même s'il n'appartient qu'à nous d'y avancer.
Un guide pour nous aider lorsque l'on doute, nous rappeler que le doute est une force. Un guide pour nous soutenir, pour nous former, pour nous aider à progresser sur cette Voie.

Evanescence a écrit:

Je veux dire, on peut admirer par exemple sa grand-mère, trouver que son chemin parcouru à elle était magnifique, mais pourquoi tenter d'aller dans la même direction qu'elle alors que l'on sait très bien qu'on est une personne différente ?

Tout le monde est différent.
D'accord, on peut trouver que ce qu'elle a fait était admirable, on peut se dire que l'on aimerait bien faire pareil.
Je considère qu'il y a juste ton chemin, un chemin qui est propre à chacun de nous. Même si l'on essaie de marcher sur les pas de sa grand-mère, au fond, puisque l'on est différent, puisque l'on vit sa vie et pas celle de l'autre, est-ce vraiment la même Voie?
Je ne pense pas. Mais peut-être le fait-on par ambition, pour faire "mieux" que l'autre.
Et il me semble qu'il y a une nuance entre un chemin et une direction. Un chemin est tracé, ou se trace au fur et à mesure que l'on y progresse.
Une direction est plus vague, je ne sais pas comment expliquer. On peut aller dans la même direction sans pour autant emprunter le même chemin.
Peut-être que l'on va dans la même direction que la grand-mère parce que c'est là où on veut aller, parce que c'est sa voie. ça ne s'explique pas forcément.
Tu peux admirer ta grand-mère sans reproduire ses actes, mais tu peux également l'admirer et trouver ta voie grâce à cette admiration, parce qu'un jour tu t'ai dis que tu avais envie de faire ça.

Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question mais je dois y aller.
(Et en plus ça m'a l'air confus, ce que je viens d'écrire, c'est horrible)

Je devrais etre en train de faire autre chose, mais qu'importe et essayons d'etre le plus concis possible.
Deux axes :

Individuellement d'abord : Je ne pense pas que nous marchions dans la meme directrion que nos modèles ou que ceux que l'on considère comme étant nos guides. Je suis moi, vous etes vous et aucun autre etre au monde n'a le meme chemin de vie ou le meme horizon que nous. Nous nous sommes construit par ce que nous avons vécu, par comment nous l'avons ressenti et en cela, on se dessine un horizon, un but, un idéal. Bien sur, cet horizon est la résultante de ce que nous avons connu, pompé ici ou là, de ce que nos modèles ont fait et des divers "guides de voyages" que nous avons pu lire, mais pour moi, cet horizon n'est pas le meme, n'est meme pas un patchwork de tout ça. Nous avons chacun notre monde que nous inventons au gré des évènements, nous traçons notre chemin et si notre but peut sembler "marchombre" ou "utopiste" ou "[insérez ici l'idéal de votre choix]" il sera résolument différent de ce que moi, mon voisin, toi, ta grand mère, placerions sous la meme bannière.
Pour moi, les guides, les maitres ne tracent pas de voies parallèles, ils allument des étoiles. Quand je marche, en cherchant mon horizon, en tentant de l'atteindre, ces étoiles m'aident, parce qu'elles me permettent de m'orienter, de me rassurer et de me servir d'un savoir acquis par d'autres et qu'il m'aurait fallut une vie peut-etre pour le connaitre sans eux. Ces étoiles, elles me sont entièrement personnelles et les votres sont différentes, meme s'il s'agit de la meme personne qui, à la base, les a allumées dans nos ciels.
Je pense que si on a besoin, individuellement, de ces repaires, c'est parce que pour tracer notre propre route, nous avons deux choix : se fermer à tous les exemples possibles pour tout découvrir ou s'ouvrir au maximum d'exemples pour se forger notre propre chemin. La beauté de l'évolution est là : nous nous servons des marches gravies par d'autres pour nous élever nous memes. Bien sur, il n'y a pas de notion de hauteur, de supériorité puisque ma 4e marche peut etre pour toi la 1ere ou la 10 ou aucune, puisque nous n'arpentons pas le meme escalier. Nous arpentons chacun notre propre escalier où nous sommes seuls, face à nous meme, pourtant, chaque rencontre, chaque instant de contact avec les autres nous permet d'apprendre quelque chose sur une marche afin que si cette marche se présente à nous, nous soyons à meme de trouver notre chemin pour la gravir.

Nous parcourons chacun notre chemin, pourtant, chacun parcourt un chemin, se sert des connaissances des autres, chacun à un modèles et nous sommes tout à la fois : un élève qui apprends et un modèle qui transmets, qui montre et qui ouvre le chemin. Nous sommes partie d'un tout et c'est là ce que je vais aborder en deuxième point :
Globalement parlant, nous serions betes de ne pas utiliser les formidables ressources que les autres nous mettent à disposition (et de ne pas nous aussi mettre nos ressources à la disposition des autres). Imaginons un escalier ou un chemin plus grand, qui englobe tous nos petits chemins/escaliers. Nous ne pouvons pas le monter seul, parce qu'il faudrait des milliers d'années, des milliers de vies pour monter, ne serait-ce qu'une seule marche. Son horizon, nous le distinguons à peine, nous voyons vaguement le bord de la prochaine marche, les difficultés à franchir. Et chacun y va de sa vision des choses : machin passerait ici, truc là, bidule ferait demi tour, et finalement, il nous est impossible de nous décider pour tous ensemble gravir cette marche dans une direction qui satisferait tout le monde.
Et si les modèles prenaient là tout leur sens ?

Chacun est libre de choisir son propre chemin, à travers son escalier et à travers le grand escalier (sauf que le grand, il nous concerne tous, et si nos marches sont hautes, les siennes sont immenses et il faudra parfois plusieurs générations pour les gravir) . Nous avançons donc tous vers un futur qui nous est propre, et un futur qui nous est commun, l'un influençant l'autre et vis versa. Les modèles nous aident, non seulement à gravir nos propres marches, mais ils sont également les pilliers qui nous soutiennent pour l'ascension des grandes marches. Ils nous font en quelque sorte la courte échelle. Ils se dirigent vers leurs futurs, nous nous dirigeons vers le notre, pourtant, nous marchons tous vers le futur et en s'entraidant, on peut permettre à ceux qui nous suivront de nous dépasser et de franchir ces grandes marches qui nous attendent encore et que nous n'avons pas su franchir.

Tu parles de modèles en notant que l'on a tous besoin de modèle, je suis d'accord, meme si notre avenir ne dépend pas des modèles, on trouverait notre chemin sans eux, ce serait juste plus fastidieux, mais j'ajouterai une dernière chose ;
Et si nous avions surtout besoin de devenir à notre tour des modèles ? De laisser quelque chose, ne serait ce qu'un espoir ? De transmettre, meme une vision floue et biaisée, juste pour transmettre ?
L'etre humain, à mon avis, est un etre de communication, un etre social, il a besoin des autres, tant pour avancer que pour partager sa vie, son expérience. Sinon, que ferions nous ici ? Pourquoi ne tracerions nous pas notre route ? En postant, vous etes devenus des modeles en quelque sorte, meme si parfois c'est énorme et parfois insignifiant, et répondant, j'en deviens un a mon tour, pourtant, j'apprendrais encore de vos réponses....

Nous sommes des éleves, comme nous sommes des maitres, nous sommes des individus et pourtant, nous sommes Uns.