La Voie des Marchombres
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 L'ère de la vitesse et de l'occupation

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Cécilix
Layramis
Vayel
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Vayel
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Vayel


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MessageSujet: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 17:01

Cette année, le thème étudié en littérature en prépas scientifiques est le temps. J'ai donc été, depuis le début de l'année, confronté à plusieurs questions et je souhaiterais en partager quelques unes avec vous.

Certains textes abordés évoquaient l'ère de la vitesse dans laquelle nous sommes entré - par exemple, on a eu un extrait de François Chenet, Le Temps, Armand Colin, coll. "U Philosophie", 2000, pp. 156-158. Il y était dit que l'Homme moderne ne prenait plus le temps de vivre : productivité, prévisions, emploi du temps chargés, occupation permanente, crainte du temps perdu... sont semblerait-il notre quotidien. En bref, nous ne prenons plus le temps de ne rien faire, de contempler, de méditer, de prendre le temps...

Quel avis vous est-il - cet humour pas drôle choquera les puristes de la langue et j'en suis désolé - ? Approuvez-vous cette analyse ? Et le point de vue d'opposition exprimé par les auteurs ?
Pourquoi nous recommande-t-on de ne parfois rien faire ? N'est-ce pas une perte de temps ?

Pour finir, je souhaiterais attirer votre attention sur une scène se déroulant au beau milieu des Causses, non loin d'un certain lieu dénommé Ombre Blanche :

Vous-savez-qui-sinon-mourez, La forêt des captifs, chap. 2 de la partie Ombre Blanche a écrit:

- Bon travail, jugea Maximilien en observant le muret.
Un sourire satisfait fendit le visage de Salim.
- Je commence à prendre le coup, admit-il. Dans moins de trois jours j'aurai fini.
- Est-ce important ?
- Quoi ? s'étonna Salim. Important de réparer le mur ? Je croyais que vous souhaitiez que je le fasse...
- Non, remonter ces vieilles pierres est une tâche noble et utile. Je parlais u temps. Est-ce nécessaire d'y passer trois jours plutôt que trois semaines ou trois mois ? L'essentiel n'est-il pas de travailler et que le muret revive ?
- Euh... Je suis désolé, je ne comprends pas. Si je bosse vite, c'est mieux, non ?
Un bref sourire illumina le visage buriné de Maximilien. Incroyable la rapidité avec laquelle il s'était attaché à ce garçon.
- Ce n'est pas forcément mieux, bonhomme, mais c'est normal que tu le croies.

Tout comme Salim, je ne comprends pas tout à fait l'opinion du vieux Max - pardonnez mon impolitesse. En faisant les choses plus rapidement, on en fait plus non ? On acquiert ainsi plus d'expérience. D'autant plus que dans ce cas-là, "remonter ces vieilles pierres est une tâche noble et utile". Donc si c'est utile, c'est qu'on en a besoin. De ce fait, plus vite c'est fait et moins longtemps on est dans le besoin donc mieux c'est, non ?
À moins qu'il veuille dire par là qu'on passe à côté de la richesse de chaque instant, des gestes simples - comme construire un mur - en se pressant ?

Merci.
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Layramis
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MessageSujet: Re: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 18:03

Bijour !
Je répond par rapport à la scène des Causses  L'ère de la vitesse et de l'occupation 460171 
Je pense qu'il y a vraiment une réponse du savant et une réponse du poète la dessus

D'un coté, le savant dirait qu'il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, et que la qualité est bien plus importante que la quantité. C'est vrai, après tout, ne penses-tu pas que Maxou (j'aime donner de petits noms aux persos ^^) préférerait un petit muret qui tiendrait des années à une grande muraille qui s’écroulerait au bout d'une semaine ? C'est comme en cuisine, on a beau être le meilleur cuisinier au monde, si on ne laisse pas cuire un gâteau assez longtemps, non seulement c'est infecte mais en plus ça ne se tiens pas.  L'ère de la vitesse et de l'occupation 478849 

De l'autre côté, le poète dirait que Maxou préfère que Salim prenne son temps d'un point de vue sentimental. Le texte dis lui-même que le vieux berger aime bien Salim :


Citation :
" Incroyable la rapidité avec laquelle il s'était attaché à ce garçon. "

Le fait que Salim prenne son temps veut donc dire qu'il va rester plus longtemps, et Maxou sait que le garçon ne fait jamais les choses à moitié et qu'il ne partira pas tant que le mur ne sera pas fini. On comprend que Maximilien, qui ne voit jamais personne, se soit attaché à Salim et qu'il n'ait pas envie de le voir partir.
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Cécilix
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MessageSujet: Re: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 18:48

Ne rien faire, une perte de temps ?
Je dirais plutôt qu'une pause de temps en temps permet de reposer l'esprit et de le recentrer pour pouvoir continuer.
On ne peut pas vraiment être concentré en permanence, non ? Il est donc normal de prendre le temps de se reposer. Ca ne me semble pas être du temps perdu.

Après, ne rien faire n'implique pas forcément prendre conscience de chaque instant (prends le tout début de Sylvie (Gérard de Nerval) par exemple, il y est expliqué que les jeunes font la même chose tous les jours, et que ce n'est pas forcément une occupation d'un grand intérêt (aller au théâtre, puis dans des cercles d'amis, ohlala). Pour le coup, je dirais qu'ils perdent leur temps à faire quelque chose d'inutile.)

Pour ce qui est de Max et Salim, je penche pour la réponse du savant de Layramis : ne pas confondre vitesse et précipitation.
Et puis, je pense que prévoir ce qui sera dans trois jours, c'est d'une part pas souvent juste, et d'autre part pas forcément utile (j'veux dire, dans les Causses, c'est pas trop grave si tu prends un jour de plus pour faire ton boulot vu qu'il ne s'y passe jamais rien.)

Pas trop le temps de m'appesantir là-dessus, mais sujet très intéressant !
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Sakana
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MessageSujet: Re: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 21:04

Moi, personnellement, je pense que si l'on va aussi vite, c'est pour tout faire plus de choses.

Je m'explique: on essaye de finir plus vite quelque chose pour en commencer une autre plus rapidement. Ce qui n'est pas forcément mieux.

D'un autre côté, notre société nous demande beaucoup d'être efficaces, de faire beaucoup de choses en très peu de temps; mais je pense qu'il est important de passer une peu de notre précieux temps à faire des choses totalement inutiles mais qui nous font du bien.

La question que je me pose moi, et qui fait écho à la tienne, c'est: doit on faire le plus de choses possibles, ou on contraire, profiter et faire du mieux que l'on peux en se concentrant sur un nombre réduit de tâches ? (Wow, elle est longue ma question!)
C'est peut être mal formulé, mais j'espère que vous comprendrez, en clair: doit on privilégier la quantité plutôt que la qualité ?

Voila, en espérant vous avoir été utile.
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MessageSujet: Re: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 13:30

Salut,

Il est évident qu'aujourd'hui la société nous presse (dans les deux sens du terme) de plus en plus. Les nouvelles technologies de l'information y sont pour beaucoup, la mondialisation également (attention, hein, ne voyez pas dans mon propos un discours anti-mondialisation ou je ne sais quoi).

Avec les avancées en matière d'information, chacun, tout en étant géographiquement autant éloigné qu'avant, se retrouve à côté de tout le monde. Je pense bien sûr aux réseaux sociaux, mais également aux outils plus pernicieux comme le téléphone professionnel, où ton chef peut t'appeler même le week-end (et éteindre son téléphone pro le week-end est la meilleure manière se faire mal voir par sa direction).
Ainsi, l'information allant plus vite, le temps s'en trouve réduit. Il faut décider plus vite fasse à la masse croissante d’informations nous parvenant, il faut faire un tri entre toujours plus d'informations fausses ou vraies, etc. Avec l'augmentation de la proximité virtuelle entre individus, la société demande toujours plus de productivité. Dès lors, le loisir devient plus rare, l'ouverture d'esprit plus difficile et l'aliénation au travail plus grande.

En ce qui concerne la mondialisation et l'ouverture des économies, cela entraîne une mise en concurrence à armes inégales. Il est évident que les pays émergents comme la Chine ont un avantage économique plus important que l'Europe grâce à l'exploitation des ouvriers. Et pour faire face à cette concurrence déloyale, les autres salariés devront travailler plus, être plus productif, avec la crise (ouh que ce mot fait peur !) qui légitime les baisses de salaires. Ici, c'est pareil : la hausse de productivité écarte les travailleurs des réalités et leur temps ne fait qu'accélérer.

Tout ça pour dire que ce n'est pas forcément la faute des gens, mais plutôt que la société les contraint à accélérer leur temps.


Mais, bien sûr, d'autres personnes ne voient pas cette accélération du temps comme une contrainte. Mon oncle m'a un jour mis en garde contre l'excellence dans le métier d'avocat : plus on est bon, plus on a de clients, plus on prend de dossiers, plus on a de revenus mais aussi plus de travail ; or l’appât du gain fera qu'on préférera travailler plus, combler le moindre temps libre par du travail. Dans cet exemple, c'est bien un choix.


Mais prendre du temps libre est vital. C'est assez paradoxal que je dise ça, moi qui me lève à 5h30 tous les jours sauf le dimanche pour travailler... Et pourtant, face à la montagne de travail que j'ai, je prends le temps de venir ici, lire souvent, écrire très rarement, je prends le temps de voir mes amis et ma chérie, de passer du bon temps en dehors du travail que, pourtant, j'adore.
Tout simplement parce qu'un cerveau ne peut pas se concentrer tout le temps sur la même tâche. Le burn out, c'est quand le cerveau a trop travaillé et ne peut plus rien faire : impossibilité de se concentrer, mort du travailleur.


Pour venir à ce que dit Maximilien, je partage entièrement son avis. Lorsque l'on peut faire quelque chose en prenant son temps, il faut s'offrir ce luxe. Non seulement cela éloigne le stress lié à l'impératif d'un temps maximal (or le stress est la meilleure manière de nous tuer à petit feu), mais cela permet, surtout, de faire mieux. Si chaque geste est fait avec plus de minutie, voire est fait plusieurs fois, si le travailleur prend le temps de vérifier son travail, alors la réalisation ne sera que meilleure.
Je pense que Maximilien voulait mettre en garde contre l'impression de faire bien. Certes, une même œuvre pourra avoir la même apparence globale si elle a été faite en 3 jours ou en 3 semaines. Mais en regardant de plus près, celle faite en 3 jours aura de nombreuses failles que celle faite en 3 semaines n'aura pas. Or ce sont ces failles qui font qu'un ouvrage ne tiendra pas.


Cela me rappelle ce que me disait mon cousin architecte à propos de l'architecture d'aujourd'hui (le même cousin qui m'expliquait ceci). Aujourd'hui, les constructions ne sont pas faites pour durer. Elles sont faites pour l'instant présent, sans chercher le long terme. Et selon lui c'est le résultat de l’hypertrophie du temps aujourd'hui (ce que je disais au début de ce post, du coup tout se boucle  L'ère de la vitesse et de l'occupation 506608).
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MessageSujet: Re: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 13:47

édit : posté en même temps que Bise, qui rend mon message encore moins utile qu'il ne l'était.


Vayel a écrit:
En faisant les choses plus rapidement, on en fait plus non ? On acquiert ainsi plus d'expérience.

Pour une raison ou une autre, cette phrase m'a fait penser à la rabâchée devise "Travailler plus pour gagner plus." ; acquérras-tu réellement "plus d'expérience" (qui ne me semble pas exactement un concept mesurable) en enchaînant le plus de choses (à défaut d'un meilleur terme qui m'échappe) possible le plus rapidement possible qu'en prenant le temps de pleinement explorer, cerner et t'approprier une connaissance, un savoir(-faire), quitte à y passer davantage de temps, à ne pas y dévouer toute son énergie ?

Dans l'exemple que tu donnes, si Salim enchaîne les travaux et réparations, sur le court terme ce sera effectivement plus utile pour ceux qui en profiteront ; peut-être que pour lui, réussir à "comprendre les pierres", apprendre à appréhender davantage l'art du remontage de mur (truc pas forcément aussi évident que ça en a l'air) serait plus profitable sur le long terme.
Néanmoins, dans le cadre plus spécifique de cet exemple (n'hésitez pas à me reprendre si j'ai tout faux, cela fait un moment que je n'ai pas relu le tome en question), il est possible que Maximilien mette en exergue le rôle du travail manuel comme moyen de laisser vagabonder l'esprit, tout en l'occupant (je vous accorde que ce n'est pas clair), un moyen de se remettre d'événements traumatisants, se concentrer sur autre chose pour atténuer l'impact de souvenirs un peu trop forts.


Ne rien faire est-ce perdre du temps ? J'ai tendance à vouloir toujours bouger, à m'ennuyer très rapidement, etc. Et pourtant parfois, prendre le temps de ne rien faire permet de réfléchir, ou simplement de se ressourcer, se recentrer, se reposer mentalement autant que physiquement. Voir la vie comme une course contre la montre empêche de profiter de l'instant présent, des petits plaisirs quotidiens qui mettent du baume au cœur et permettent d'envisager le futur avec davantage de sérénité.

[J'avais totalement zappé le message de Cécilix qui dit exactement la même chose que moi, parfois au mot près ; ça fait peur.]

Je pense qu'il est indéniable que tout s'accélère, et que par conséquent nous voulons sans cesse aller plus vite. Le développement dans un premier temps des transports, dans un deuxième temps des moyens de communication instantanés et dans un troisième temps des réseaux sociaux et media de masse permet de faire des choses à des vitesses totalement inimaginables il y a un siècle de cela. Tout va plus vite autour de nous donc nous voulons aller plus vite, probablement prenons moins le temps de donner du temps au temps, à cause de contraintes parfois auto-imposées sur notre emploi du temps souvent bien ficelé.

De là en découle une certaine attente de célérité par rapport à ce(ux) qui nous entoure(nt), une volonté que tout se passe rapidement.

Ah, impatience, quand tu nous tiens...
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MessageSujet: Re: L'ère de la vitesse et de l'occupation   L'ère de la vitesse et de l'occupation Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 22:18

Cela faisait des plombes que je n'avais pas pris le temps de passer ici, et je retrouve avec plaisir, plein de sujets de réflexion =)

Nous vivons dans une société qui nous fait croire de nombreuses choses et nous détournent d'une réponse plus intuitive et naturelle pour nous. On nous serinne depuis qu'on est gosse sur la vitesse - et meme en en ayant une conscience aigue, moi meme je me laisse prendre au jeu du "dépeche-toi" - sur le besoin d'agir rapidement et de toujours faire plus. Bien sur, il faut tenir ses délais et son emploi du temps, bien sur, il faut etre productif pour pouvoir gagner de l'argent et donc vivre.
Non.

Juste non. Nous n'avons pas besoin de courir après l'horloge pour vivre. Et meme, nous n'avons pas besoin d'horloges, tout court.
Nos besoins fondamentaux sont ceux ci : se nourrir, boire, dormir, auquel on ajoutera volontiers se vetir et avoir un lien social, se genre de chose. Aujourd'hui, pour satisfaire à ces besoins, on travaille pour gagner de l'argent qui sera dépensé de la manière que nous jugeons la plus juste et c'est cette manière de fonctionner qui elle seule justifie l'emploi de l'horloge.
Aucun jardinier, aucun chasseur, aucun agriculteur n'a besoin d'une horloge pour savoir le temps qui passe, celui que les plantes poussent, que les animaux sortent, que les vaches donnent du lait...

Actuellement, la société nous éloigne de nos bio-rythme naturels - et si vous ne me croyez pas, passez une semaine sans horloge ou souvenez vous comment le temps passait pendant nos deux mois de vacances - nous ne sommes pas fait pour aller vite, la nature entière n'est pas faite pour cela. Personnellement, je travaille peu, dans un endroit où j'ai peu d'horaires (en dehors de midi et du gouter qui ne sont pas au quart d'heure près) et aucun impératif de productivité. Le reste du temps, je le prends et l'occupe comme bon me semble. La vie ne m'a jamais été aussi douce et riche que maintenant.

Je pense que c'est cela que veut dire Maximilien à Salim, et par son intermédiaire ce qu'essayait de transmettre Pierre : peu importe le but, c'est le chemin que l'on prend pour l'atteindre qui est important. Peu importe que ce muret de pierre soit remonté en trois jours ou en trois ans, l'important c'est notre cheminement intérieur, personnel. Je soupçonne d'ailleurs là un symbole, celui de la reconstruction : peu importe combien de temps il faudra à Salim pour digérer ce qu'il a vécu, pour se remettre d'aplomb, l'important c'est qu'il le fasse et comment il va le faire.

Admettons que demain, et pour le restant de votre vie, vous n'ayez plus aucun objectif chiffré : plus de "dans deux ans" "dans une heure" "dans trois jours" que vous n'ayez plus que trois unités de temps : le passé, le présent et le futur. Vous pouvez vous remémorrer le premier, songer au dernier, mais n'oubliez pas de vivre le second. Finalement, peu importe ce qui se passera après et ce qui s'est passé avant. Ce qui compte, c'est ce que vous etes, là, maintenant, et comment vous allez occuper cet instant avant de passer au suivant.
Prendre son temps, cela ne veut pas dire etre inactif. Cela signifie avant tout etre présent à ce qu'on fait. A ce qu'on fait, pas à ce qu'on a fait, pas a ce qu'on fera, à ce qu'on fait et c'est tout. Voyez, j'écris ce message, sans penser aux mots que j'ai déjà écrit ni à ceux qui suivront, je ne pense pas non plus à ce que j'ai mangé ce soir, ni a ce que je cuisinerais demain. Je m'y consacre entièrement.

Je me souviens d'une phrase : " la maturité de l'homme c'est retrouver le sérieux que l'on avait au jeu étant enfant".
Repensez à votre enfance, quand on jouait aux cowboys et aux indiens, ou à n'importe quoi d'autre. On jouait, on était cowboy ou indien et on ne se souciait que de ça et de savoir comment on allait pouvoir se dépetrer de cette histoire. On ne pensait ni aux devoirs, ni au cours de gym, ni au gateau qui cuisait au four (sauf quand on commençait à avoir faim, et qu'il sentait vraiment trop bon).

Je pense donc que si la société nous impose une certaine vitesse, il n'en tient qu'à nous, de par nos choix de lui laisser prendre plus ou moins de place dans nos vies. Il ne faut pas avoir honte de se sentir opressé par un système où tout va trop vite, pas plus que de faire les choix qu'il faut pour se sentir bien. L'important est là : se sentir bien. Peu importe finalement que vous serriez 226 écrous à la minute, l'important c'est que vous vous sentiez bien, dans votre temps. Certains ont un rythme plus soutenu que d'autres, certains iront plus vite, d'autres moins, peu importe, trouvez votre rythme, prenez votre temps.
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