.:: L'Esprit et le Corps ::.

Je ne savais pas trop comment appeller ce sujet mais je voulais parler de ce passage de l'envol :

Citation :

Jamais elle ne s’était sentit aussi lourde
Aussi maladroite.
A côté d’elle, Jilano progressait sans à-coups et sans difficulté, ne s’arrêtant pour l’observer avec intérêt quand elle affrontait un passage particulièrement difficile. Il n’avait pas dit un mot depuis qu’ils avaient commencé à grimper et elle se serait fait hacher menu plutôt que lui demander de l’aide. Elle le détestait.
Elle saisit une prise de la main gauche, ravala un gémissement quand la chaîne qui liait ses poignets lui heurta le visage, tira sur ses bras.
Jilano ne se rendait-il pas compte que sa leçon était stupide ?
Ne se rendait-il pas compte qu’elle n’apprenait strictement rien ?
Ne savait-il pas qu’apprendre est impossible quand on subit ?
Elle se sentait rabaissée, humiliée. Avec ses chaînes, Jilano lui volait son statut de Marchombre.
Elle se figea soudain.
Les doigts verrouillés derrière une arête de glace, les pieds reposant sur de minuscules appuis, le corps en équilibre précaire au-dessus d’un vide vertigineux. Elle n’en n’avait cure.
Avec ses chaînes, Jilano lui volait son statue de marchombre.
Vraiment ?
Sa condition de marchombre était donc tributaire d’une simple chaîne d’acier ? Quelques maillons et elle perdait son identité ?
Un vent nouveau se leva en elle. Un nuage commença à se désagréger dans son esprit.
Lorsque, blessée, elle reposait sur son lit, était-elle moins marchombre que lorsqu’elle gravissait une tour escarpée, en pleine possessions de ses moyens ?
Ehrlime et son visage fripé ou Andorel et ses mouvement ralentis par l’âge, étaient-ils moins marchombre qu’elle qui avait 18 ans ?
Le corps était-il à ce point important qu’il définissait à lui seul la réalité du mot marchombre ?
Elle raffermit sa prise de peur que la tempête qui soufflait désormais en elle ne jaillisse à l’extérieur et ne la fasse basculer dans le vide.
Elle était marchombre.
Libre ou enchaînée.
Valide ou blessée.
Jeune ou vieille.
Elle était marchombre.
Mais le corps ?
La tempête rugit dans son esprit.
Son corps était une partie d’elle. Elle lui devait le respect, c’était par lui qu’elle appréhendait le monde mais il n’était qu’une partie d’elle.
Sa condition de marchombre prneait naissance bien au-delà des limites de son corps. Elle le transcendait et si son corps était enchaîné, blessé, affaibli, brisé même, elle n’en demeurait pas moins libre.
Elle était marchombre.
La tempête cessa soudain de souffler.
Les yeux d’Ellana se posèrent sur Jilano.
-Merci souffla-t-elle.
Il faisait froid.
Très froid.
Assez froid pour que ce soit une perle de glace qui, en réponse, roule sur la joue du maître marchombre[/font][/size]

Alors ? C'est beau n'est-ce pas ?

Oui, ce passage est magnifique...
D'autant plus magnifique, que c'est en haut de cette montagne que Jilano la laisse partir...
A partir du moment où ses chaînes tomberont qu'elle volera de ses propres ailes... (Et quelles ailes ! )

Citation :

A partir du moment où ses chaînes tomberont qu'elle volera de ses propres ailes... (Et quelles ailes ! )

Des ailes d'albatros Diomedea ?
Meeeuuuhh ! Je blague !

( pour ceux qui aurais pas compris, les albatros Diomedea ont des ailes des 3m40 d'envergure )

Je casse tout, j'arrête !
N'empêche que tu as raison. Mais dans ce texte, PB nous fait comprendre qu'il n'y a pas que le corps. Mais aussi la tête et l'Âme Marchombre.

[xD ]

Oui...
Et c'est ce qui nous aidera a avancer, nous qui ne sommes pas Alavariens...

C'est vrai que ce passage est magnifique (et bien evidement, celui qui suit juste derrière, comme l'a rappelé Efrazel).

D'ailleurs, ce que vous dites, me rappelle une autre conversation sur une autre partie du forum, où a été cité ces propos:

Citation :

Ne nous leurrons pas, ce n’est pas
à la tenue de cuir, au poignard ni même à la souplesse
ou à l’art du combat qu’ils aspirent mais à
un doux rêve, deux mots qu’ils lient sans se douter
qu’ils font ainsi exploser les fondements de
l’anarchisme : la liberté et un maître !

On a tous les mêmes associations d'idées !

J'adore ce passage, mais "sans me vanter lol " j'avais compris avant Ellana mais moi c'est parce que je voyais d'où il voulait en venir ! Elle, elle ne pouvait pas le lire ^^

Citation :

Mais dans ce texte, PB nous fait comprendre qu'il n'y a pas que le corps. Mais aussi la tête et l'Âme Marchombre.

Pas d'accord.
Il n'y a pas "aussi" la tête et l'Âme, il nous fais comprendre qu'il y a SURTOUT la tête et l'Âme.

C'est ce que j'ai ressenti.



Je passage et magnifique.
J'ai pleurer comme une madelaine quand je l'ai lu la première fois.

J'adore ce passage
Il est super !!

Oui c'est vrai, il est très beau.

Pour moi le corps y est aussi pour quelque chose mais il représente une infime partie du marchombre surtout pour les membres du conseil

Ce passage est vraiment magnifique... ♥

C'est un de mes passages préférés.
Surtout ce qui vient après...

Ce passage et très beau, il m’a beaucoup fait pleuré car il me fait pensé a une enfant qui a grandi et qui doit quitter son nit où elle a passé la première moitié de sa vie et jilano a un parent qui doit laisser son enfant partir pour qu’elle vive sa vie, il veux la retenir mais il sais qu’il ne le faut pas. Je m’identifie a Ellana et pense au moment où il faudra quitter la maison, c’est pas encor arriver, je n’est que quinze ans, j’ai le temps.
Et en même temps c’est si beau et on est presser de voir se quel va faire ensuite, où elle va aller …
Pierre Bottero a vraiment fait un travail magnifique.

Oui... Pierre Bottero est un auteur Extraordinaire...