Les adultes et la Voie des Marchombres

Je viens de parcourir tout ce topic, et c'est effectivement un point passionant à aborder.
Aethera, pour poursuivre ton idée de l'équilibre qui se forme à l'adolescence et reste pour certains adultes, je pense qu'il ne s'agit pas forcément d'un équilibre à proprement dit.
En effet, on dit souvent d'un adolescent qu'il est un peu comme un crabe sans carapace. Mais ce qui change vraiment de l'enfance à l'adolescence, c'est le fait que l'on prend conscience de cette fragilité. Et ceux qui ne conservent pas l'équilibre que l'adolescence offre sont ceux qui ont peur d'être fragiles. Et en assumant pas sa fragilité, en ne l'acceptant pas, on devient (pour prendre deux extrêmes) extrêmement dur avec les autres, ou on se fait manger. Dans tous les cas, on cherche une parade.
C'est cette parade qui brise l'équilibre qui nous a fait nous sentir tellements entiers qu'on a eu peur d'exploser (ce sentiment est d'ailleurs renforcé par la prise de conscience de sa propre fragilité). Et si l'on ne parvient pas à comprendre qu'il est essentiel, ou si l'on est allé trop loin pour le retrouver, cet Equilibre s'envole et on reste d'un côté de la balance. Je pense que c'est pour cela qu'il existe tant de réactions différentes face à l'évocation d'une Voie. Chaque adulte reste où il est arrivé à l'adolescence, continue même parfois d'évoluer, et quel que soit le sens dans lequel il va, il doit continuer à vivre.
C'est pour ça que je suis d'accord avec vous, madame la Dame ^^: ne sabrons pas les adultes, ils font comme tout le monde, c'est-à-dire ce qu'ils peuvent. Quant aux personnes de notre âge, s'ils sont réactifs à ce que nous pourrions partager avec eux, tant mieux. Sinon... Eh bien tant pis, il feront leur vie quand même et nous continuerons à arpenter nos Voies toujours plus loin.

Mio a dit:

Citation :

Mais si vous voulez mon avis, ca vient d'une envie de départ. De partir. Quelque chose d'ancré en nous, une envie d'ailleurs, d'autres choses. Une claustrophobie. Un problème avec les murs.

Alors ça c'est amusant, je suis claustrophobe! Quel drôle de hasard, qui concorde tellement bien avec à la fois des réactions de mon physique et de mon esprit... Merci pour cette idée.

Sinon...
J'ai remarqué que nombreux sont ceux qui affriment que leurs parents ne les comprendrons pas, qu'ils ne toucherons JAMAIS à un de leurs livres... J'ai plutôt envie de vous demander: Comment pouvez-vous aussi bien anticiper sur toute une existence, les réactions de vos parents? Car, il faut vraiment connaître pafaitement ses parents pour se permettre de telles suppositions, or, pour pouvoir connaître parfaitement les autres, il faut d'abord se connaître soi-même et c'est un problème qui n'a pas de vraie solution... Je reprend donc ce que j'ai lu quelques pages plus tôt: Nos parents peuvent nous surprendre bien des fois, et il faut leur faire confiance; ce sont des êtres humains capables d'évoluer.

Mes parents n'ont pas le temps de lire. Ils aiment,mais entravés par leur travail, ils n'ont pas le temps. Je pense que c'est le véritable problème, du moins chez moi. Les adultes ont rarement envie de lire des livres d'ados, tout comme les ados n'aiment souvent pas lire des livres d'adultes, qu'ils qualifient d'ennuyant. Ceci dit,il y a des livres pour adultes très intéressants tout de même.

Je n'ai jamais réussi a faire lire un livre de Pierre a mes parents,même Tour b2 ou le garçon qui voulait courir vite. Mais, bizarrement, ma grand-mère est en passe de devenir fan de ses livres ! Bien sûr,je ne pense pas qu'elle lise les Ewilan un jour.

De plus, à chaque discussion sur la liberté, l'harmonie, et tout ceux qui touche aux marchombres, ça part en vrille parce que mes parents n'ont pas le même avis que moi. ^^'
Mon père s'intéresse un peu aux marchombres, je crois. Mais de là à avoir le même point de vu qu'eux...

Les enfants/ados lisent généralement, non seulement car c'est une passion, mais car ils ont besoin de s'évader.
Je vais prendre un exemple. J'ai tout de suite adorer lire, et j'avoue que mes parents étaient très heureux que j'aime ça.
Et puis au bout d'un moment, des années en fait, je me suis mise à "trop" lire. Je ne faisais presque plus rien d'autre. Enfermée chez moi, qu'il pleuve, qu'il y est du soleil. Je lisais. Et j'étais heureuse. Je fuyais le monde "réel", préférant arpenter des chemins imaginaires, et tellement plus beaux.

Les adultes ont choisis d'autres Voies, leur travail, l'amour, et je pense qu'ils se sont "fermés" aux autres. Peut-être la porte reste t-elle légèrement entrebâillée.

C’est après une longue absence qu’il est intéressant de revenir sur ces chemins foulés… et ainsi apporter peut-être un contrepoint, une nouvelle piste, fruit de l’expérience ou de la Vie elle-même.


J’ai pas relu les 6 pages, mais je pense bien me rappeler de ce qui s’y était dit.

Il se trouve que mes parents sont plutôt fermés à toute idée trop nouvelle ou qui partirait un peu trop dans l’ « intellect spirituel ». En d’autres termes, ils sont plutôt terre à terre, mon père ne lisant presque que des documentaires sur les arbres ou les étoiles, et ma mère lisant les best-seller traînant à la bibliothèque. Et pourtant…

J’ai envie de dire que tout dépend du regard. Quand on est jeune (genre pré-ado début adolescence), où on est dans le vague, on ne comprend pas ses parents, on obnubile toute une partie de leur vie tout comme on leur cache une énorme partie. Comment dans ce genre de conditions déclencher un réel partage ? Dans ma situation ce n’était juste pas possible. Et les temps ont passé, qui m’ont vu me transformer, m’affiner, mes parents ont su un peu mieux me cerner et à me comprendre, et moi de mon côté j’ai su plus les analyser et les écouter. Certains événements rapprochent inexorablement. Une maladie par exemple… Et là c’est le moment où jamais de partager. C’est ainsi que j’ai réussi à faire lire Des Pas dans la Neige à mon père alors qu’il était à l’hôpital. C’est ainsi que je lui ai offert l’Alchimiste au dernier Noël.

Et évidemment, il faut parler le langage de l’autre. Ne pas forcément parler du livre selon comment nous on l’apprécie (même si c’est important) mais plus arriver à tirer le plus objectivement possible le potentiel du livre. Parler en respectant l’autre et en ne gardant pas comme œillères le fait qu’ils ne comprendront de toute façon jamais.


Et je ne parle que de livres…


A vrai dire je n’ai plus « trop » de problème avec ça, arrivant de plus en plus facilement à parler, au fur et à mesure que ma voie s’éclaircit. Maintenant c’est limite auprès de certains de mes pairs que j’aurais plus de mal à en parler, d’autres jeunes ne vivant pas dans le même temps que moi, et ayant tellement de considérations et d’idées différentes que je ne puis partager avec eux. J’ai cette espèce de curiosité naturelle qui me fait aller vers les plus âgés/expérimentés toujours dans cette optique d’apprendre, d’apprendre – et suis d’ailleurs d’autant plus fasciné quand ça vient de plus jeunes que moi. Je ne compte même plus le nombre de jeunes filles (surtout des filles oui xD) qui me bluffent par leur choix, leur vécu, leur personnalité. Pour beaucoup sur le forum… mais pas que.

En fin de compte le monde adulte n’est pas fermé.
Le monde des « jeunes » non plus. Il y a seulement les désillusionnés et les Amoureux de l’Air et de l’Ouvert. Et une multitude de nuances.

Des gens étonnants, fascinants on les trouve de tous âges, de tous endroits, de toutes époques. C’est une de mes grosses prises de conscience de cet été après avoir passé plus de trois semaines avec le sac à dos.
Et surtout : ne pas oublier que si une personne émet des réserves ou ne comprend pas ou je ne sais quoi, ce n’est pas forcément de sa faute. Mais la faute à tout ce qui la pèse, tout l’environnement qui peut l’enfermer, la cloisonner. Il y a des situations que l’on n’imagine pas. Et que l’on arrive simplement pas à comprendre, la plupart du temps, en étant adolescent.


Il faut prendre tout ce qu’il y a à prendre. Et ne pas hésiter à tout donner ce qu’il y a à donner.
C’est ainsi qu’on s’enrichit d’inestimable…

Amis, je vous Salue.

Moustik, tu exprimes bien mieux que moi ce que j'ai peiné à dire plus haut. Pourtant ce que je veux expliquer tiendrait dans une phrase : "Il faut de tout pour faire un monde." Des personnes réceptives, d'autres moins. Les gens plus curieux. Ceux qui sont marqués par leur vie. Ceux qui cherchent à la vivre.
Pour les parents de chacun, ça se fait au petit bonheur la chance. Tout dépend par la suite de nos rencontres, qui pourront compléter ou combler ce qui nous a été apporté.
*Sourire*

Merci d'être là pour éclaircir le chemin, au moins le mien.

J'ai fait lire plusieurs livre de Pierre Bottero à ma mère.
Pour être franche, c'était par pure stratégie que je lui ai donné les premiers tome d'Ewilan. J’espérais que, très peu patiente, ma mère achèterait les trois tomes des Mondes d'Ewilan plus rapidement si elle aussi voulait la suite. Ce qui est bien sur arrivé.
Après ça, il y a eu Le pacte des Marchombres, l'Autre puis Les Âmes croisées ...
Ces livres là, je les lui ai conseillé par envie de partage, j'espérais qu'elle sentirait le vent de liberté qui s'échappait des pages ...

Conclusion de l'expérience: ma mère, du haut de son statut d'adulte majeur et vacciné, n'y a vu qu'un divertissement, car après tout, "ce n'est qu'un roman jeunesse", de bonne qualité comme elle l'a concédé, mais un roman jeunesse.
J'ai été un peu déçu qu'elle ne cherche pas à aller plus loin.
- "Mais si, je l'ai bien compris tes bouquins (en parlant du Pacte), ma chérie. Ils sont sympas, y'a même une morale si on cherche bien !"


Je crois que la statue "roman jeunesse" est un barrage pour les romans de Pierre Bottero. Sous prétexte que l'histoire se déroule dans un monde imaginaire, on les étiquette immédiatement destinés aux jeunes. Combien d'adultes iront d'eux même jeter un oeil au rayon jeunesse ? Très peu ... Pourtant, la trilogie d'Ellana notamment aborde des thèmes qui touchent tout le monde, de 7 à 77 ans !
Je pense que n'importe quel adulte, commençant sa lecture avec un bon état d'esprit, peut trouver quelque chose qui lui parle avec Pierre Bottero. Après tout, ils ont tous été des adolescents ou des enfants rêveurs un jour, il leur suffit de re-faire connaissance le temps d'une lecture ...

Me Myself and I >> Il existe désormais une autre édition des livres de Pierre Bottero, toujours au format poche mais dans un rayon et avec une présentation plus adultes (certains tomes d'Ellana comprennent même des textes inédits, veinards u__u Je les achèterais bien juste pour ça, et parce que les miens son pas en version poche, pas assez patiente xD). Donc les adultes qui achètent ces versions là pourraient ne pas être "refoulés" par l'idée "bouquin jeunesse" comme tu dis. Après, à voir...

J'ai aussi voulu faire lire la trilogie Ellana (pour commencer) à mon père, parce que de mes deux parents, il me semblait être le plus apte à comprendre et apprécier la philosophie marchombre, et au final il l'a perçut, mais pas de la façon que j'escomptais (il y a des choses qu'il a d'avantage repéré que d'autres disons), ceci dit il a bel et bien vu qu'il y avait des idées derrière ce roman, mais pas autant qu'il aurait pu. Faut dire qu'il est quand même un peu fermé à sa manière... ^^'

Bon ça fait un bout de temps que j'ai envie de répondre à ce sujet.

J'en ai parlé à ma professeur de français de l'année dernier et lui ai fait lire les livres. Elle a beaucoup aimé et a compris pourquoi ces livres ont autant de succès mais pas seulement. Pour elle, la Voie a un sens et les livres de Pierre.
En ce qui concerne mes parents, oui pour eux ce sont bel et bien de simples livres jeunesses mais ils savent qu'ils sont très importants pour ma soeur et moi.

Par rapport à Aminumbra

Aminumbra a écrit:

Parce que le terme Voie fait passer pour un enfant bizarre, car dans notre société, tout est fait pour que l'adulte (le plus souvent) perde ce coté "spirituel", philosophique nécessaire à aborder la notion de Voie.

Pas d'accord, les adultes emploient aussi ce terme bien que ce soit de façon détournée.
Le terme Voie est simplement plus juste. Eux utilisent "route" ou "chemin"...

Oui, tu as raison, mais personnellement, dans mon entourage proche, et même un peu éloigné, ils sont vraiment rares, les adultes à penser une Voie, même différente de celle des Marchombres ( je ne considère pas le fait d'avoir un métier comme la Voie de l'Enseignement, de la Conduite, etc ( enfin si, ça peut, selon comment l'adulte en question voit et vit son métier, mais peu sont ceux qui considèrent leur profession comme une Voie dans laquelle il faut s'efforcer de progresser, de se surpasser, comme un mode de pensée et de vie à part entière )).
Le terme Voie fait, je trouve, (trop) rapidement penser à la religion et y est trop apparentée dans l'esprit des gens. Avoir la Foi et croire en une Voie, s'efforcer d'y progresser ne sont pas deux choses équivalentes : les religions sont des Voies, mais étant les plus répandues, ce sont immédiatement ce à quoi les gens pensent quand on leur évoque l'idée de Voie, quelle qu'elle soit.


P.S : Je m'excuse pour ma (très) mauvaise manie de mettre des parenthèses de partout