Les vrais parents ?

Bonjour à tous =)

Cela fait plusieurs fois que je me pose la question, même si dans un sens j'ai déjà ma propre réponse, mais j'avais envie de connaître votre avis =)

En fait je pensais aux enfants adoptés. Ils ont quatre parents dans un sens non ? Les parents biologiques, et les parents adoptifs. Mais quels sont leurs vrais parents ? Ceux qui l'ont mis au monde ou ceux qui l'ont élevé, et fais de lui ce qu'il est en-dehors des gènes ?

Une question assez courte mais vous connaissant, j'aurai de jolis pavés =D

Mon oncle et ma tante ne pouvant avoir d'enfant, ils sont décidés d'adopter. J'ai donc un cousin et une cousine d'origine malgache. Mon oncle, aussi bien que ma tante, sont de style occidental, ou blancs si vous préférez ^^ Quand à leurs enfants, ben ils sont très noir pour le premier, métisse pour l'autre. Ainsi, si on devait juger uniquement par l'aspect, on ne pourrait pas vraiment dire qu'ils sont les parents de ces deux enfants. Pourtant, quand on voit la manière dont ils s'occupent d'eux depuis leur adoption, on sent qu'il s'est tissé de vrais liens familiaux entre eux. Bon d'accord, dans les deux cas l'adoption s'est faite très peu de temps après la naissance de l'enfant, les mères biologiques sachant à l'avance qu'il n'était pas possible de garder leur bébé, leurs conditions de vie ne leur permettant pas vraiment, ce qui a donc permis à l'enfant de s'attacher directement à ces parents adoptifs.

Pour mon cousin et ma cousine, mon oncle et ma tante, et tous le reste de leur entourage, c'est bien une famille parents/enfants qu'ils forment, et je pense que pour mon cousin autant que ma cousine, leurs parents "de cœur" sont bien ceux là. Mais il y a bien cette distinction entre parents biologiques et adoptifs (ou de cœur). Les enfants savent bien que ce sont les premiers qui les ont mis au monde, mais que se sont grâce aux seconds qu'ils vivent bien et en forme aujourd'hui. (Eh oui, Madagascar n'est pas facile à vivre quand on est pauvre !).

Les deux n'ont pas la même famille biologique, et pour ma cousine on ne sait pas qui est le père, car la mère était ce que l'on appellerait vulgairement une "pute de luxe", et à l'âge de 26 ans elle en était à son 9ème enfant, et 9ème mit en adoption. Depuis, on ne sait pas ce qu'elle est devenue. Mais ma cousine a retrouver sur Paris un demi-frère biologique, avec qui elle a pris contact et qu'elle appelle son frère. D'ailleurs maintenant quand on lui demande combien de frère elle a, elle répond 2 ! Comme quoi, famille biologique et adoptive vont bien ensemble !!

Après suivant les cas, certains parents adoptif ne vont pas vouloir dire à leur enfant avant un certain âge qu'il a été adopté. D'autre vont être adopté à un âge plus avancé, et la séparation avec leur famille biologique (si elle est présente auprès d'eux) va alors être difficile, et l'enfant va sûrement considérer avoir 4 parents et non 2.

Je pense que tout est une question de vision des choses, suivant chaque cas et chaque manière de présenter l'adoption et la famille biologique.

Après j'aimerai ajouté un autre point. Tu as parlé des enfants adoptés, mais dans certaines familles les parents vont détester un ou plusieurs de leurs enfants. Ainsi, ces enfant détestés vont pour certains aller chercher de l'amour ailleurs, du côté des parents de leur meilleurs amis, de leurs grands-parents, oncle et tante. Dans ces cas là aussi je pense qu'on peut parler d'adoption, car la famille biologique ayant rejeté l'enfant, celui trouve au final refuge près d'une autre famille. Mais là aussi il y a cette distinction adoptif/biologique, du moins je pense.

Merci pour ce super post :3
ah ton dernier point me fait repenser à ce que je voulais ajouter aussi ! Je pensais notamment à ma mère. Tu parles d'enfants détestés par les parents, mais il y a ceux aussi délaissés par des parents qui travaillent trop et sont élevés surtout par les grands-parents... Aujourd'hui, il y a eu une totale rupture entre ma mère et ma grand-mère, en partie à cause de ça. Elle dit "ma mère", mais ne la considère pas comme telle.

Avoir quatre parents me semble difficile. Prenons le cas d'un enfant adopté : il s'attachera à ses parents adoptifs ou biologiques suivant différentes situations (adoptifs si le lien a été fait tout jeune, peut-être biologique s'il a été retiré de sa famille d'origine pour une quelconque raison).
Lorsqu'un enfant adopté va rechercher ses parents biologiques, ce n'est pas parce qu'il veut trouver ses "vrais" parents, lesquels seront ses parents adoptifs, mais que c'est plus une démarche de recherche de ses racines, comme on peut le faire en construisant son arbre généalogique : un enfant adopté n'a pas de lien biologique avec sa famille, il est donc tout à fait normal de chercher ce lien, mais ce n'est pas une recherche de ses parents (cela dépasse largement le cadre des parents).

Pour ce qui est des "vrais" parents, outre le cas d'un enfant adopté, il y a également – comme l'a très bien fait remarquer Ilùnaytari – le cas d'un enfant qui ne se sent pas dans sa famille. Je n'aime pas ma mère : elle reste ma mère biologique mais je la considère comme "quelqu'un", chose indéfinie qui n'aura aucune autorité sur moi. Je n'ai pas non plus de "mère adoptive", peut-être parce que je n'en ai pas trouvé, faute d'avoir cherché.

Tout cela pour dire que nos parents sont ceux en qui nous avons décidé de donner ce rôle. Peu importe le lien biologique, c'est le lien affectif qui compte, ce lien qui permettra la construction d'une famille. Un enfant adopté ne peut donc avoir quatre parents, parce qu'en construisant un lien avec un parent il déconstruira celui avec un autre.

Coucou ! Semaine de bac blanc enfin terminée + sujet super intéressant, à mon tour de parloter.

Citation :

En fait je pensais aux enfants adoptés. Ils ont quatre parents dans un sens non ? Les parents biologiques, et les parents adoptifs. Mais quels sont leurs vrais parents ? Ceux qui l'ont mis au monde ou ceux qui l'ont élevé, et fais de lui ce qu'il est en-dehors des gènes ?

Comme l'on dit les autres, je pense aussi que les parents qui ont eu la charge de l'enfant depuis qu'il est tout petit, ceux qui ont passé le plus de temps avec lui, lui ont appris le plus, ont contribué à ce qu'il grandisse dans de bonnes conditions, etc ... peuvent plus facilement être considérés comme de "vrais" parents ( dans le sens des parents avec qui on a un lien affectif ). Dans le cas des adoptions, la plupart du temps il me semble, c'est comme ça que ça se passe. L'enfant a des parents biologiques qu'il connait ou pas et dont il partage les traits génétiques et puis des parents adoptifs souvent bien plus présents dans sa vie et avec qui il partage des souvenirs, un passé commun, des façons d'être, de parler, de se tenir, des goûts pour certaines choses , etc ...

Par contre, c'est une généralisation un peu facile et il y forcément des cas où la définition de "vrais" parents est un peu délicate. ( un enfants adopté un peu "tard" par exemple, comme on l'a dit plus haut ). Mais la définition de parents tout court est déjà limite problématique dans pas mal de cas. Forcément quand on a la chance de bien s'entendre avec sa famille biologique, la question ne se pose pas trop. Mais il suffit qu'un enfant en veuille à ses parents pour ne pas avoir été assez présents, ne pas s'être comportés comme les parents qu'il aurait voulu avoir, etc ... pour qu'il remette en question leur place ( surtout leur place affective ) dans sa vie. Par exemple j'ai un ami : son père s'est bien occupé de lui durant toute son enfance ( il a plein de souvenirs heureux de vacances en bord de mer, il n'a jamais manqué de rien ,... ). Suite à un divorce, son père est parti, ne donne quasiment jamais de nouvelles à ses enfants, n'a jamais versé de pension alimentaire et a complètement refait sa vie. Du coup, cet ami ne veut même plus entendre parler de père ou de figure paternelle, et il considère simplement que sa mère est le seul parent qu'il a.

En fait, ce sujet me fait me poser pas mal de questions mais je n'ai pas trop le temps d'y répondre maintenant alors je vais les noter au cas où vous seriez plus courageux que moi et pour ne pas les oublier.

A votre avis dans des situations particulières, est ce que c'est possible de simplement considérer ne pas avoir de parents ( au sens affectif du terme ) ? Ou alors est ce que c'est faire preuve d'une sorte d'ingratitude, d'égoïsme ?
Est ce que les parents ( au sens papa/maman ) peuvent être "remplacés" par les parents au sens général ( la famille, les gens proches voire même des gens extérieurs à son entourage immédiat ) qui agiraient de la même façon que les pères/mères sont censés le faire ( poser des règles, aider aux devoirs, ... ) ?

Merci Riollait de m'avoir rappelé que je voulais répondre à ce sujet, bien que ne sachant pas trop quoi en dire...

Niveau vie personnelle, je n'ai pas les meilleurs parents du monde, ni la meilleure situation familiale qui soit. J'ai toujours considéré ma mère, malgré maladie, maladresse et pleins de mal-autrechose comme ma mère. Pour mon père c'est un peu différent, disons que depuis qu'il m'ait forcé à passer de l'enfance à l'adolescence, je le considère comme un demi père : je n'oublie pas les moments heureux de mon enfance, cependant, il reste présent dans mon adolescence comme une sorte de grand méchant loup, d'ennemi numéro un, et d'indésirable plus que comme un père. D'un autre c^oté, il m'a rendu service en me permettant de quitter le nid...
Bref, ce ne sont pas les meilleurs parents du monde, mais ils ont fait leur job et je me porte bien aujourd'hui, c'est ce qui compte.

Nous en venons donc à la définition du parent. Pour moi, un parent, c'est une personne qui a pour but de permettre notre développement et plus tard, nous pousser en douceur vers l'autonomie. Un parent se doit donc de subvenir aux besoins de ses enfants du mieux qu'il peut, de leur fournir matière à se développer (tant physiquement qu'intellectuellement ou spirituellement) et par la suite, de leur permettre de vivre et de subvenir seuls à leurs besoins, et de continuer seuls leur développement. Cependant, c'est une définition assez vague puisque c'est également le r^ole de l'éducation, et que d'autres personnes que les parents peuvent très bien le remplir, à leurs c^otés ou à leur place.
Ce qui différencie un parent des autres institutions ou personnes qui pourraient remplir ce r^ole de développement, c'est que le parent ne recherche (ne devrait rechercher) que l'enrichissement de l'enfant et non son enrichissement personnel. Un parent doit certes apprendre l'autonomie à son enfant, il doit cependant ^etre là en cas d'échec et pouvoir le soutenir. Tandis que quand on se plante aux études, le prof n'est pas forcément là pour nous bichonner avant de repasser le concours ^^"

Hum, je m'embrouille un peu xD, il faut dire que je déroule mon raisonnement en même temps que mon post ce qui n'est pas forcément la meilleure chose à faire.

Ce qui pose problème, dans ce post, en fait, ce n'est pas tant les parents biologiques et adoptifs : pour moi, on a une relation différente avec chaque personne, et on peut donc aimer plus ou moins ses parents adoptifs et/ou biologiques et leur attribuer plus ou moins le r^ole de parents en fonction de ce qu'on a vécu et de ce qu'on ressent. C'est plut^ot le changement qui s'opère en nous à l'adolescence et qui, du coup, remet en question ce r^ole de parents.
Je m'explique, à moins d'avoir eu des parents terribles ou des parents exemplaires, on a tous de bons souvenirs de nos parents dans la petite enfance et de moins bon à l'adolescence. Enfant, nous fusionnons avec nos parents, m^eme s'ils nous grondent ou ne nous donnent pas ce qu'on veut, on les aime parce que quelque part, on n'est pas totalement détachés d'eux. A l'adolescence, on ressent subitement le besoin de se désolidariser de ses parents, de se montrer différent et de s'en éloigner. On leur fait donc les pires crasses du monde, on cherche la confrontation, on leur désobéit et fatalement, bah on garde une image négative d'eux comme des priveurs de liberté. Pas forcément de manière aussi forte, bien s^ur. Du coup, on prends le premier principe pour les détester, et cela se calme naturellement quand on grandit encore.

Ce qui fait que, pour l'enfant, un parent peut rapidement passer du statut "parent aimé" au statut "parent détesté" voir carrément renié.

Du coup, ça fout le bazar, parce que chez les enfants adoptés très t^ot et qui ont toujours considéré leurs parents adoptifs comme leurs vrais parents, l'adolescence va venir remettre cela en cause : tu m'as pas fait, t'es pas mon vrai parent.
Pour les enfants adoptés plus tard ou qui n'ont pas eu cette chance, il y a souvent un ou plusieurs adultes qui, pour eux, endossent plus ou moins ce r^ole.

En fait, à la suite de ce post, je dirais que l'on a tous plusieurs sortes de parents : les parents biologiques, ceux qui nous ont fait ; les parents "adoptifs", ceux qui nous ont élevé (qui peuvent ^etre les m^emes que les premiers, ou pas) ; et les figures parentales qui nous correspondent mieux, ce sont les parents que nous, nous allons aller chercher ailleurs.
Je peux dire sans me tromper que certains professeurs ont pris, de façon plus ou moins forte, le r^ole de parents, pour moi, à certains moment de ma vie. Pierre a également endossé ce r^ole, pour moi et pour beaucoup d'autres j'imagine. A la différence des deux premiers types de parents, les figures parentales peuvent ^etre ou non consciente du rôle qu'on leur donne dans nos vies et y prendre part de manière plus ou moins forte...
C'est assez fouillis ce que je dis, mais j'espère que vous m'avez comprise ^^"