Concours d'écriture...

Salim l’observa, perplexe. Il doutait d’y arriver.
Ellana était perchée sur ce morceau de bois, se jouant de tout avec un sourire aux lèvres.
Exaspéré, il sauta à son tour.
Un coup de vent, et il bascula.
Un quart de seconde plus tard, quelque chose l’attrapait par le col.
La main d’Ellana, bien sûr. Elle le tira jusqu’à ce qu’il puisse s’accrocher et remonter. Il y parvint avec quelques difficulté et s’agrippa de nouveau au cordage. Quand il tourna la tête vers la marchombre, elle ne souriait plus.
-Que t’est-il passé par la tête ?
-Ben…
-Non, le coupa-t-elle, je préfère ne pas savoir.
Elle s’assit sur la balustrade et vrilla son regard dans le sien. Il se sentit honteux d’avoir été aussi stupide.
Heureusement que la couleur de sa peau cachait le rouge qui lui brûlait les joues.
-Réessaies, dit-elle simplement.
Cette fois, Salim ferma les yeux -en partie pour ne pas voir ce qui ce passait en bas- et lâcha la corde. Il n’était absolument pas sûr de lui. Par contre, il était presque sûr de tomber.
Mais il devait parvenir à lâcher prise. A maîtriser ses émotions, ses peurs.
Un coup de vent fit osciller le mat.
Et c’est là qu’il comprit.
Vivre le vent.
Etre les mouvements du navire.
En harmonie avec son environnement.
Se fut à son tour de sourire.
Et il sauta.

-Tu plaisantes n’est-ce pas ?
Le regard noir que lui adressa Ellana se chargea de répondre à Salim.
Le jeune apprenti observa d’un oeil inquiet la distance qui le séparait déjà du sol. S’élever plus haut semblait bel et bien impossible. Mais, songea t-il, un Marchombre en est capable. Ellana se joue de la tempête, je dois pouvoir le faire.
Salim raffermit une énième fois sa prise et leva la tête, prêt à recevoir un conseil de la Marchombre. Il ne trouva ni l’un, ni l’autre. Une brume d’altitude avait doucement enveloppé le sommet du navire, le laissant seul face au vent.
-Ellana !
Seul l’écho de ses paroles répondit au jeune garçon.
La panique commença alors à le gagner. Il se sentit soudain minuscule dans l’immensité de l’océan. Il sentit ses doigts se raidir, la peur entraver ses mouvements. Il ferma les yeux. Il paraissait inconcevable de s’écraser en bas si prêt du but. Certes, Ellana avait toujours était là pour le guider, mais ce n’était pas pour autant que sans elle, il n’était rien. Salim s’accrocha à cette idée comme à un second cordage et bondit à son tour sur la passerelle.

Oulà-là j'ai peur que ce soit évident pour les autres et que je passe pour une endormie...