Quand on prend parce que l'autre a mal

Le titre résume assez bien, quand quelqu'un souffre et que cette souffrance le met de mauvaise humeur, d'une façon ou d'une autre, ça peut nous retomber dessus, plus ou moins. Dans ce cas, que faire? La personne a mal, c'est donc normal, mais d'un autre côté, on y est pour rien, on a pas a prendre pour elle, et la personne peut ne pas vouloir admettre que la douleur influence son jugement.

Ça, c'est la version courte. La longue maintenant, pour plus de détails.

*mode racontage de life on*

Donc, ma mère, suite à une fracture du col du fémur, s'est retrouvé avec une polyarthrite rhumatoïde aux poignets à force d'avoir trop béquillé (je sais pas si j'écris correctement le nom de la maladie, m'en doute, m'enfin bref). C'est une maladie qui fonctionne par crise provoquant des douleurs aux poignets, parfois telles que ma mère ne peut même pas ouvrir une porte. Suite à d'innombrables rendez-vous à l'hôpital et chez le médecin, ils ont trouvé ce qu'elle avait (parce que ça a pris un sacré temps), ensuite on lui a trouvé un anti-douleur qui fasse effet (ça a été long aussi), puis elle s'est mise à avoir des vertiges, nausées et autre joyeusetés. Un autre long moment plus tard, on s'est rendu compte que c'était les effets secondaire d'un des seuls dit anti-douleurs qui fasse effet. Elle arrête donc la prise du dit médicament, dont les effets secondaires sont particulièrement longs à s'estomper. Et maintenant elle n'a plus d'anti-douleur et ses poignets lui font sacrément mal.

Vous imaginez dans quel état d'esprit elle se trouve et à quel point ça a été casse-pieds pour elle (ça fait plus d'un an que ça dure).

Sauf que, vu tout ce qui lui est arrivé, à quel point ça l'a agacé (surtout qu'elle s'énerve on peut plus facilement) et comment ça lui fait toujours mal maintenant (et en plus aucune solution en vue), le résultat de tout ça est qu'elle est pas franchement de bonne humeur (déjà naturellement elle est souvent en colère alors maintenant c'est encore pire). Ça plombe assez l'ambiance (surtout qu'elle râle beaucoup) mais ça, impossible de lui en vouloir, elle a mal, elle en a marre, tout ça, c'est compréhensible. Là où ça devient casse-pieds, c'est que, c'est connu, quelqu'un de mauvaise humeur ne réagit pas de la même manière aux choses. Résultat? Bah j'me fais engueuler assez (d'accord, très) souvent, d'une façon que je trouve excessive. Parfois, elle se contente de râler de ce qu'a fait papa ou d'autre chose, mais quand on est dans la même pièce qu'elle, c'est chiant, on dirait que c'est nous qu'elle engueule (elle le faisait déjà avant mais elle criait moins), ensuite dès que quelque chose vous touche de près ou de loin ça l'énerve beaucoup plus qu'à la normale (et je l'ai déjà dit, elle s'énerve facilement, vous imaginez un peu le schéma).

Alors voilà, je suis déjà pas toujours bien dans mes baskets (solitude, j'en ai parlé dans un autre topic, et d'autres menues choses), mais si en plus c'est comme ça à la maison... Je suis sensée réagir comment? Ma mère a un degré d'ouverture et de compréhension quasi nulle (son degré de réflexion est zéro quand on pense différemment d'elle), elle est susceptible, bref, le bonheur quand on veut discuter de ce genre de chose! Et en même temps, c'est compréhensible tout ça.

D'accord, mais moi j'ai pas mal (et ça m'arrive de temps en temps, vive les règles! -_-"), quand j'ai mal j'ai pas envie qu'on en rajoute, quand tout va bien c'est déprimant quelqu'un comme ça qui vous claque le moral en moins de deux (surtout que, là encore, même avant, mes parents savent comment me mettre de mauvaise humeur en deux secondes seulement), d'autant que être de bonne humeur ça m'arrive pas si souvent. Mais en même temps je lui dis quoi? Et comment réussir à lui faire comprendre, colérique et têtue comme elle est?

Voilà, je pose plusieurs questions en même temps en fait ^^" Merci de m'avoir lue xD J'attend vos avis ^^

Bonsoir,

Peut-être que la meilleur réponse serait de lui parler(peut être qu'elle ne se rend pas compte de son attitude, même surement) mais j'imagine que tu l'as déjà fait (ou que tu sait qu'elle va mal le prendre)
Après, je pense qu'on ne peut pas dire vraiment quoi lui dire car on ne connait pas son caractère. Tu peux par exemple lui expliquer qu'elle n'est pas la seule à souffrir et que toi aussi, à cause d'elle (à dire avec des pincettes, forcement)

Mais j'ai envie de dire que tu peux aussi ne rien dire à ta mère (pour éviter de cela devienne pire , si elle réagit mal) et laisser passer (enfin bon, c'est plus facile à dire qu'à faire). Parle en plutôt à ton père par exemple, pour trouver un moyen d'alléger tes souffrances et celles de ta mère.



J'imagine que mes conseils (un peu pourris, je te l'accorde) ne t'ont pas avancé beaucoup mais bon... j'aurais essayé

Puis qu'il semble que je sois de retour, autant commencer par les sujets de réflexion =)

Alors, oui quand une personne a mal, on peut s'en prendre plein la figure. Souvent la personne en question, dans ce cas ta mère, ne s'en rend pas forcément compte. Et quand c'est la cas, il y a une culpabilité assez grande de faire mal aux autres sans s'en apercevoir. Je suis donc d'accord avec gregoire007, il faudra prendre des pincettes quand tu en parleras à ta mère. De plus, il faut que tu trouves le bon moment, un moment où elle sera de bonne humeur. Ou alors tu en parles à une personne qui est proche de ta mère.

Cette personne peut faire ça pour se soulager aussi. C'est pas super pour les autres cette méthode mais ça peut faire du bien. ça soulage quand tu extériorise et là c'est peut-être le cas. Sinon je pense que ta mère fait ça parce qu'elle est en colère contre elle-même, contre son corps qui ne peut plus suivre comme avant. ça la met de mauvaise humeur et du coup, dès que quelque chose cloche, ça l'irrite plus que la situation ne l'aurait fait si elle était en de bonnes conditions.


Voili Voilou =)

Merci pour vos réponses! ^^ Vous comprenez bien la situation, et je n'avais pas pensée à l'idée d'en parler à une tierce personne...

Hello ! =)

C'est fou comme je me sens concernée par ce topic. Vous savez pourquoi ? Ben attendez, vous allez savoir...

La maman d'Eclipse = la maman de Lilimace moins la polyarthrite rhumatoïde !

Ma mère est colérique, fermée, têtue, très facilement irritable, difficile à supporter quand on est dans la même pièce qu'elle, et ça va en s'empirant avec les années.
C'est franchement dur à vivre. Je sais ce que c'est de devoir contrôler ses faits et gestes pour ne pas l'énerver encore plus, se faire toute petite en attendant que l'orage passe, et malheureusement, c'est le déluge. Et ça n'en finit plus. En plus, ta maman, si elle a mal, c'est compréhensible, elle est préoccupée par ce qui se passe dans son corps ce qui la déconnecte un peu du monde réel, elle est constamment pas bien, donc constamment... désagréable.
La mienne, elle l'est au naturel. Mais en plus - et ça je crois que c'est le pire - elle arrive très à être agréable quand il y a du monde, mais entre nous à la maison, elle enfile son rôle de vipère et elle nous lache plus !

Tu veux savoir quoi faire ? Honnêtement, le seul moyen qui existe c'est d'en parler. Avec elle, j'entends. Sinon, ça ne changera rien. En parler à quelqu'un d'autre peut être une bonne idée, pour savoir quoi penser, et comment aborder le sujet avec elle. Mais il faudra de toute façon se confronter à elle au bout d'un moment. Quand je te dis ça, je me persuade en même temps, parce qu'avec ma psy - c'est elle mon autre personne à qui j'en parle - on a bien discuté, et mon but maintenant c'est d'arriver à parler avec ma mère. A contourner sa façade d'agressivité et de fermeture pour aller la chercher, là où elle est vraiment Elle.
Je ne dis surtout pas que c'est facile. Pour ma part, ça fait un mois que j'essaie, de l'approcher, de lui parler, de choisir le bon moment et de me lancer, mais je n'y arrive pas. Elle se rétracte. Elle dévie la conversation, elle met de la musique, elle s'énerve, ou encore elle va cuisiner. Mais jamais elle me laisse lui parler. Peut-être que je m'y prends mal...
Ah oui, autre chose : dis-toi bien que même si tu fais le premier pas vers elle, pour en parler, ce sera toujours à toi d'aller vers elle. Au début en tout cas. Ce ne sera pas un véritable Echange, ça sera une Porte que tu ouvriras dans le mur qui vous sépare. Même si tu as l'impression de faire assez d'efforts comme ça, que c'est ta mère et qu'elle pourrait aussi s'avancer, faut pas que tu pense ça. Parce que c'est pas le cas.

C'est comme si tu délogeait un oiseau qui aurait fait son nid en haut d'un arbre trèèèès haut, et que c'est mauvais pour lui. Ben c'est toi qui vient le déloger, lui il a rien demandé. Alors ça va beaucoup l'énerver, au début, et puis quand tu replaçera son nid dans un endroit plus sûr et plus confortable, il te remerciera. Bon. En l'occurence là non, puisque c'est un oiseau, mais on s'en fout, c'est une métaphore

Voilà, je crois n'avoir rien oublié. En tout cas, tiens-moi au courant, ça me permettra aussi, avec ma maman à moi, d'ouvrir la Porte

J'ai pas dit trop de bêtises ? J'espère x)
A bientôt

Je ne peux pas vraiment comparer ma situation à la votre, mais je comprends tout a fait ce que vous ressentez. Ma mère, si elle est loin d'être méchante, se révèle être très envahissante, très bordélique et me prends pour sa psy. Et comme elle est malade, elle s'énerve vite, elle parle beaucoup et fort et elle ne se rends pas compte que son attitude pèse sur toute la maisonnée.

Je n'ai pas de solution miracle. Je pense que la première chose à faire est de faciliter leur tâche pour qu'elle souffre moins : c'est à dire accepter de prendre l'initiative de faire à leur place ce qui les fait souffrir comme la vaisselle, l'aspirateur, ou le bricolage, et aussi inciter les autres membres de la famille à le faire (personnellement j'essaye, mais quand en deux jours, le bordel nettoyé en 5 réaparait, c'est décourageant). Ensuite, je dirai qu'il faut leur en parler à coeur ouvert, en acceptant le fait qu'elles souffrent et qu'elles risquent de très mal le prendre. Tant pis si elles hurlent, elles se sentiront peut-être incomprise mais je veux croire que l'idée fera un bout de chemin dans leur tête.

Je pense surtout qu'il ne faut pas hésiter à leur proposer des solutions ou des ouvertures pour aller mieux, comme l'hypnose, les pierres, le massage, ... et aussi se faire aider soi, parce que cela demande énormément d'énergie que de supporter une personne malade ou qui ne va pas forcément bien.

J'ai pas grand chose à dire si ce n'est que l'important, c'est d'essayer de les aider, mais que le plus important encore c'est de se sauvegarder, même si cela signifie une séparation, un départ, ou une très grosse engueulade.

Mon esprit n'est pas tout a fait clair sur la question, puisque je suis en plein dedans, mais je crois en l'avenir et en notre force. Cela demandera sûrement du temps, mais ça ira mieux, c'est sûr.

J'aimerais amener un point de vue qui, même s'il est assez similaire, reste différent. C'est à dire, quand on prend parce que l'autre a mal, mais qu'il n'est pas du tout agressif.

Je m'explique. Par exemple. Un ami va mal, vous parlez. Et au fur et à mesure, plus vous parlez, plus tu te rends compte de combien il a mal, et ça peut t'atteindre un peu aussi. Ca, c'est de l'empathie, et c'est certes vraiment différent de la situation que tu as décrite à la base, mais j'avais vraiment envie de le mettre u_u.
Donc. Quand un ami va mal, qu'il essaye de tenir malgré tout ou qu'il craque, ça peut nous atteindre indirectement. Là, je sais pas. Ca passe? Aider cette personne du mieux qu'on peut, ça a l'air bien... Être là, simplement. Ca a l'air d'être une solution acceptable.


Je ne sais absolument plus pourquoi je voulais poster absolument ici, pour parler de ça. Mais ça fait une semaine que je me dis qu'il faut que je le fasse. Donc voilà ^^"

Mais je vois très bien ce que tu veux dire Soyael ^^ Il y a un peu de ça aussi dans le désagréable de cette situation, c'est que je sais qu'elle a mal mais que j'y peux rien u___u Je trouve ça chiant comme situation, t'a un proche à côté de toi qui souffre tous les jours, et puis t'es à côté mais tu peux rien y faire >.< (Et puis à force ce côté empathique c'est un peu usant, ça plombe le moral ^^" donc j'avoue que maintenant je préfère éviter d'y penser...)