La Voie des Marchombres
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Forum de réflexion consacré aux Marchombres et aux livres de Pierre Bottero...
 
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 Entre langage et partage

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Elffeuer
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Elffeuer


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MessageSujet: Entre langage et partage   Entre langage et partage Icon_minitimeJeu 2 Juin 2011 - 23:43

Bon, depuis le temps que j'en parlais à certain, voici un des travaux que j'ai du faire en français sur les relations entre le langage et la pensée (non, ce n'est pas mon prof qui ma donné le sujet, à l'origine, ce devait être sur la place du français dans le monde =P).
Donc je vous le laisse tel quel, et toute question/ remarques/ actes de désaccord/ d'accord (et de participe passé) sont les bienvenus Entre langage et partage 460171

Sur ce, bon courage, et bonne lecture (et inversement ^^)



Entre
Ce que je pense
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que vous avez envie d'entendre
Ce que vous croyez entendre
Ce que vous entendez
Ce que vous avez envie de comprendre
Ce que vous croyez comprendre
Ce que vous comprenez
Il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même...



Le but de nos recherches est de mettre en évidence sans trop rentrer dans les détails, des relations entre le langage et la pensée, et plus particulièrement, sur la manière la plus appropriée de partager ses pensées le plus fidèlement possible à un autre.

En guise d'introduction, chaque personne assistant à l'exposée se verra remettre une phrase en français du type: « Quelle heure est-il ? », et devra, en inventant une langue (c'est à dire sans utiliser de termes reconnaissables), se faire comprendre des autres personnes. L'intérêt ici, est de montrer que la base d'un partage de nos pensées se trouve dans un consensus sur un langage commun, dont chacun maîtrise les règles de base, c'est à dire le vocabulaire basique et la syntaxe.

Nous pouvons définir la pensée comme étant le flux de la conscience, et nous pouvons diviser ce flux en deux catégories que nous appellerons la pensée réflexive et la pensée consciente.
La pensée réflexive étant l'ensemble des pensées formées lorsque nous réfléchissons, tandis que la pensée consciente serait plutôt l'ensemble de nos ressentis et sentiments.
Dans le premier cas, nous pouvons prendre comme exemple la réflexion menée lors d'un devoir de mathématique, et nous pouvons affirmer que la pensée est clairement verbalisée, donc nous ne nous intéresserons pas à ce cas de figure qui ne nous apporte aucun problème. Par contre, ce que nous avons appelée la pensée consciente nous en apporte un peu plus. En effet, les sentiments, que nous avons rangés sous cette définition, sont quelque chose de purement intrinsèque et subjectif.
Prenons l'exemple d'un animal écrasé sur une route: la plupart des gens qui le verront ressentiront de la pitié, du dégoût, de la tristesse, ou un autre sentiment comparable, et ensuite, verbaliseront leur pensée.
Il en est de même lorsque nous sommes pris en faute, nous éprouvons un sentiment de honte, mais nous bredouillons, incapable de nous expliquer, autrement, incapable de verbaliser un ressenti.
Vu sous cet angle, le langage serait alors un moyen pour partager quelque chose privé et subjectif, vers quelque chose de public et objectif. Nous pouvons résumer la relation langage/pensée dans le tableau suivant:

Entre langage et partage Sans_t10

Nous pouvons y voir que le langage fait perdre une grande partie de la spontanéité de la pensée. En effet, qui n'a jamais eu un trait de génie (et plus particulièrement drôle), mais qui, une fois partagé oralement, perdait toute dimension humoristique, faisant dire à son auteur, « c'était plus drôle dans ma tête... » ?

Mais le principal problème du langage n'est pas là. Si nous définissons l'originalité de notre pensée par son caractère neuf de chaque instant (idée développée par Bergson), le langage banalise alors notre pensée, puisque « Chacun d’entre nous a sa manière d’aimer et de haïr et cet amour, cette haine reflète sa personnalité tout entière. Cependant, le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ; aussi n’a-t-il pu fixer que l’aspect objectif et impersonnel de l’amour, de la haine et des mille sentiments qui agitent l’âme ». (Bergson).
Cela pourrait nous permettre d'expliquer la multiplicité des langue à travers le monde, puisque personne ne connaissant le nom universel de chaque chose ou sentiment, chaque peuplade a essayer du mieux qu'elle pouvait de définir ce qu'elle voyait ou ressentait.

Le langue française ne fait pas exception à cette banalisation de la pensée. Néanmoins, nous allons montrer grâce à un autre jeu qu'elle propose, suivant les cas, un riche panel quant au choix des mots utilisables pour formuler notre pensée, et de fait la nuancer.
Pour cela, nous demanderons à chacune des personnes présentes de nous donner tous les synonymes qu'elles connaissent du mot « belle », sachant qu'il en existe plus de 100.
(Citons tout de même le cas du mot « espoir », qui, dans la langue française ne possède que 3 synonymes qui sont « aspiration, attente, espérance »....)

Voici la liste que nous avons établie:
admirable, adorable, agréable, aimable, bonne, brillante, délicate, délicieuse, éblouissante, éclatante, élégante, exquise, formidable, gracieuse, harmonieuse, jolie, magnifique, majestueuse, merveilleuse, mignonne, noble, parfaite, plaisante, radieuse, ravissante, resplendissante, séduisante, splendide, sublime, superbe, distinguée....
Ensuite, tous devront essayer d'expliquer les nuances existant entre chaque mot, et dans quel cas de figure l'un convient mieux que l'autre.

Or, le langage oral n'est pas le seul qui peut être utilisé pour partager ses pensées. Il existe plusieurs manières de faire partager nos pensées ou bien de faire passer un message à notre entourage. On connait évidemment tous le moyen du langage parlé, l'utilisation d'un langage appris qui est un des moyens les plus utilisés pour se faire comprendre, mais plein d'autres possibilités existent: Par exemple, le langage des signes utilisé par les sourds et malentendants.
Le langage corporel, certainement un des premiers moyens de communication entre les humains. Il permet de mieux comprendre l'état d'une personne, quelques exemples:
- Hochement de tête signifie l'approbation
- Main tendue: signe de paix
- Poing levé: signe de révolte
- Gestes barrières (si nous sommes mis en cause, interpellés …) :les mains sur les oreilles, les yeux ou la bouche. Bras croisés.
Se frotter les mains. Forme de réajustement (Mèche de cheveux, poussière imaginaire, raclement de gorge...)
- Pied qui tape = agacement, irritation, ennui

On communique également à travers des signes conventionnels:
- doigt pointé vers la sortie = « sortez!»
- signe de la main = au revoir
- hochement de tête = oui ou non ,,,

Certaines expressions du visage :
- clin d'oeil = ne doit pas être pris au serieux, confidence
- regard soutenu = intention hostile
- froncement de sourcils = incompréhension ou énervement
- …

Ces expressions peuvent être voulus mais souvent elles sont involontaires, certaines personnes exprime plus avec leurs corps que d'autres.
Le regard est certainement la partie du corps qui exprime le plus de nous même « les yeux sont le miroir de l'âme »

Autre forme de langage, comme les panneaux de signalisations, les piercings, tatouages, maquillages, coiffures... avec lesquelles on peut faire passer un message particulier, comme aussi les vêtements. Par le choix de notre tenue, nous voulons donner une certaine image de nous-mêmes, montrer une appartenance à un certain groupe (punk, gothique, banquier, instituteur...).
Les objets que nous portons parlent de nous, de nos valeurs, de nos priorités, de notre histoire (bijoux de famille), de notre culture etc. Ils renvoient aux significations que nous leur attribuons
Le silence est également une forme de langage, il peut faire passer une expression, un sentiment selon l'état de la personne:
- Celui de la personne furieuse, offensée ou irritée qui se contient, qui n’est pas en paix avec elle-même et avec les autres et cherche à s’isoler,
- Celui de la personne attentive qui écoute l’autre jusqu’au bout, pour comprendre ce qu’il veut dire et recevoir son message. Il peut être un « intervalle » de réflexion entre stimulant et réponse afin que la parole ne laisse pas place à l’impulsivité ou à des automatismes de l’inconscient,
- Celui de la personne qui s’ennuie exprime le retrait et l’isolement des autres,
- Celui de la personne qui n’a rien à dire à un inconnu, ce silence d’indifférence se produit lorsqu’il n’y a pas la volonté de communiquer avec l’autre,
- Celui de la personne qui exprime son incompréhension à ce qui est dit, ce silence dubitatif renvoie au scepticisme ou à l’interrogation,
- Celui de la personne qui exprime le respect ou la révérence vis-à-vis d’une tierce personne,
- Celui de la personne qui exprime la supériorité, l’arrogance ,,,

Et plus particulièrement chez l'homme, il existe le langage artistique qui permet l'expression d'émotions qui seraient difficilement exprimables en langage parlé (peinture, musique, danse, sculpture...)

Enfin, pour finir, nous demanderons à chacun de faire passer un bref message de son choix avec un moyen de communication autre que le langage oral, et ce afin d'expliciter ce que nous avançons.


Sources:

Livre: - Alice au pays du langage, Marina Yagello.
- Dictionnaire des synonyme, édition Robert.

Sites internet: - http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/langag2.htm
- www.cterrier.com/cours/communication/60_non_verbal.pdf
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Lenil Tequelec
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Lenil Tequelec


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MessageSujet: Re: Entre langage et partage   Entre langage et partage Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 16:21

Bon... alors... je dis d'emblée que je ne suis pas pleinement convaincue (voir même pas du tout convaincue) que ce sujet soit le plus simple à aborder pour débuter dans les sujets de réflexions du forum... J'espère être à la hauteur ! *Gloups !* Entre langage et partage 311797


Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé lire ton exposé. (Il m'a même pas fallu particulièrement de "courage" pour aller jusqu'au bout ! ^^) Le texte est clair et j'ai appris plein de chose. Et la petite comptine en intro est une de mes préférée ! Avec les petites activités sur les synonyme ou les essais de communications par gestes et en langue inventée, ça devait être plutôt chouette à vivre en classe !

J'aurais d'ailleurs une question, après avoir répertorié les nombreux synonymes de "belle", comment as-tu expliqué l'exemple -frappant, en effet- du mot "espoir" qui ne possède que trois synonymes ?
Les gens parlant le Français seraient-ils plus sensibles à la beauté qu'à l'espoir ? Le cas échéant, seraient-ils des désespérés sur le plan existentiel, qui ne vivraient que pour les mannequins photoshopés des catalogues de modes ? Entre langage et partage 506608
C'est interprétation serait crue, j'en ai conscience, évidemment. (Ça s'appelle de la "caricature", niark !) ... Mais, y aurait-il une façon de comprendre cela qui irait dans ce sens ?

Je suis assez d'accord avec la banalisation de la pensée qui, en rendant public ce qui était interne à nous même, fait perdre à celle-ci sa spontanéité. En plus l'exemple de l'humour raté est bien trop véridique (malheureusement) ! Cela amènerait l'idée que le langage, avec ses structures si utiles mais si impersonnelles au sujets qui les utilisent, ne sont qu'un artifice vain devant la richesse du ressenti ; un point de vue empiriste qui montre la richesse et la complexité de nos sentiments. Et cette idée-là me plaît bien. (Même si c'est peut-être un peu masochiste d'apprécier les perfections vers lesquelles on ne peut que tendre... mais ça c'est un autre problème !^^)
Par contre, pour moi, y a quand même un hic dans tout ça... Il y a la distinction entre la pensée réflexive et la pensée consciente. Mais au final, la pensée consciente, pour toi, c'est directement le sentiment ? Ou c'est quelque chose d'autre qui est initié par le sentiment ? Parce que si c'est le sentiment, c'est pas vraiment une pensée... ou du moins pas ce que l'on appelle généralement pensée. Et si c'est quelque chose qui est après le sentiment, il y a finalement déjà une transcription du sentiment, une sorte de prise de conscience de celui-ci... Et cette prise de conscience, dans notre tête, elle se fait sur les modes du langage, comme pour la pensée réflexive. Après avoir ressenti de la pitié, même si on n'en parle pas à quelqu'un d'autre, on se dit dans notre tête qu'on a ressenti de la pitié...

Pour finir, tout à fait d'accord avec le langage des gestes, des silences, des look que l'on adopte pour nourrir notre image. Faut même pas hésiter à affirmer que le langage non parlé occupe une place encore plus grande que le langage parlé, dans nos communications. On ne peux pas, ne pas communiquer, puisque même se taire ou se mettre à l'écart donne des précisions à autrui ! D'ailleurs, il parait même qu'il y a encore plus que cela... Ça m'y a fait pensé lorsque tu expliques qu'une thèse sur les différentes langues est celle que les différentes tribus ont tenté de trouver des mots pour exprimer ce qu'ils voyaient ou ressentait... Si tu voulais creuser le sujet, je te recommande (très) vivement "La dimension cachée" d'Edward T. Hall. En gros, le bouquin explique les différences entre les cultures dans le langage comme dans le langage non verbal. Et là tu découvre que la seule façon dont tu as aménagé ta chambre révèle le langage de toute une culture... Ou alors, tu découvres qu'avec les œuvres d'art des différents peuples, tu peux comprendre la façon de percevoir et de réfléchir des différentes ethnies. Et accessoirement qu'au final, les structures du langages sont souvent celle de la pensée, aussi. Antithèse de ton travail ou peut-être complément, si la partie de la pensée réflexive a aussi quelques secrets qui pourraient être analysés.

Bon, y aurait encore la question de la poule et de l’œuf... Il faut un consensus pour que la communication puisse se faire... Mais il faut se comprendre pour discuter et arriver à un consensus ! Mais ça, même Rousseau n'a pas compris toutes les raisons de ce mystère !

M'enfin bon, voilà mes actes d'accord et de désaccord... Et j'espère ne pas avoir fait de faute de participe passé. Entre langage et partage 153451
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MessageSujet: Re: Entre langage et partage   Entre langage et partage Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 16:57

Juste pour réagir au post de Céli... de Lenil (parce que ce sujet me semble très intéressant, mais je ne vois pas tellement par quel côté le prendre, alors je crois que je vais surtout le lire ! mais merci Elffeuer ^^ !).

Lenil a écrit:
En plus l'exemple de l'humour raté est bien trop véridique (malheureusement) ! Cela amènerait l'idée que le langage, avec ses structures si utiles mais si impersonnelles au sujets qui les utilisent, ne sont qu'un artifice vain devant la richesse du ressenti ; un point de vue empiriste qui montre la richesse et la complexité de nos sentiments. Et cette idée-là me plaît bien. (Même si c'est peut-être un peu masochiste d'apprécier les perfections vers lesquelles on ne peut que tendre... mais ça c'est un autre problème !^^)

-------> J'espère que je ne suis pas trop "hors-sujet", mais je ne comprends pas le rapport que tu fais entre la force supérieure des sensations par rapport au langage, et l'idée de tendre vers des idéaux... Entre langage et partage 438619 (enfin, je vois vaguement, mais ce n'est pas clair).

Encore Lenil (ça ressemble à Lénine, tu le sais ?) a écrit:
Et cette prise de conscience, dans notre tête, elle se fait sur les modes du langage, comme pour la pensée réflexive. Après avoir ressenti de la pitié, même si on n'en parle pas à quelqu'un d'autre, on se dit dans notre tête qu'on a ressenti de la pitié...

-------> D'accord avec l'idée, mais pas avec l'exemple ! Ma prof de français nous a justement fait remarquer qu'on ne se disait pas à soi-même "je ressens telle chose" (sauf en pratiquant l'introspection^^) mais qu'on avait plutôt une réaction immédiate, comme "le pauvre !" .

Voilà, tout ça est peut-être un peu inutile, mais je voulais réagir pour mieux comprendre Entre langage et partage 311797 .
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MessageSujet: Re: Entre langage et partage   Entre langage et partage Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 22:34

Alors, d'abord, j'ai pas dit "idéaux", mais "perfections" .
En gros, que les sentiment sont d'une telle perfection qu'aucun mot, même merveilleux ne parviendrait jamais à les égaler complètement...


Ensuite, dans ton exemple "Oh le pauvre !", on aurait aussi pu dire "Oh le pauvre ! Il fait pitié !"... Et "Oh le pauvre !" est une phrase exclamative structurée par le langage verbal. La question est alors de savoir si cette interjection fait partie du sentiment de pitié ou vient après celui-ci... D'où la question que je posais au sujet de la pensée consciente... Sentiment ou élan qui suit le sentiment ?
Bon après, j'avoue que c'est peut-être chercher loin... Au final, les deux pourraient aussi ne faire qu'un. Entre langage et partage 311797

Et pour terminer, en réponse à ta question qui est quand à elle carrément "hors-sujet" : Lenil ressemble à Lénine... en effet... et alors ? Entre langage et partage 854951
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MessageSujet: Re: Entre langage et partage   Entre langage et partage Icon_minitimeDim 5 Juin 2011 - 12:02

Je suis plus ou moins d'accord avec vous sur le fait que le langage "vulgarise" la pensée et qu'il est donc difficile de transmettre exactement ce que l'on imagine, mais qu'en s'aidant de tous les langages (parlé, corporel, ...) à notre disposition on peut préciser plus notre pensée.
Là où je vais mettre notre grain de sel, c'est que l'on élude à mon avis un peu trop facilement la deuxième partie du titre. Partage.

N'oublions pas que le langage, c'est un partage entre un être et les autres. Pourtant, je n'ai pas vu grand chose sur ces autres et sur la relation que le parleur peu avoir avec eux. On a beaucoup parlé du parleur et de sa façon de pouvoir exprimer plus ou moins finement sa pensée, mais à mon avis dans le partage intervient aussi la conception que l'on se fit de l'autre et de la relation qu'on a avec lui.
Reprenons le triste exemple de la bête écrasée. Si je suis avec ma mère, je dirai "Oh le pauvre..." si je suis avec un pote, je dirai peut être "hum... charmante vision..." et si je suis avec mon pire ennemi, je dirai sûrement quelque chose comme "si seulement ça avait été toi..."
C'est un peu caricatural, mais je pense qu'on adapte, consciemment ou non, notre discours à notre interlocuteur selon ce que l'on pense de lui et la relation que l'on entretien ensemble. Mais au delà de cette adaptation quasi automatique, je dirai qu'il s'agit là d'un outil de plus pour se faire comprendre. Prenons par exemple le langage parlé et exclusivement lui. Nous avons plusieurs outils à disposition pour transmettre au mieux notre émotion : synonymes, ponctuation, métaphores, ... et la connaissance de l'autre. Prenons l'exemple des métaphores, vous essayez d'expliquer l'émotion qui vous parcoure à quelqu'un qui ne connait pas le Pacte des Marchombres par exemple, vous ne pourrez pas lui dire "j'ai ressenti la même émotion que quand on apprends la mort de Nahis" alors que quelqu'un qui a lu le Pacte et qui a été touché par lui vous comprendra parfaitement à cette image.
Sortons du langage parlé, lorsque l'on connait bien quelqu'un, non seulement on connait ses expressions, ses mimiques, ses grimaces, mais aussi celles qu'ils reconnaît chez nous. Je sais par exemple qu'avec mon frère, un geste totalement dénué de sens pour les autres marque l'exagération... parce que nous avons vécu ensemble le pourquoi de ce geste...

Je pense donc qu'il ne faut pas négliger cet aspect du dialogue qui est au final relativement important dans les relations humaines. Ce qui nous touche, nous n'allons pas en parler à des inconnus mais à quelqu'un qui pourra nous comprendre. On s'oriente d'ailleurs vers une personne ou une autre selon ce qu'on a à raconter...

Quand à savoir si le sentiment/l'émotion crée la phrase ou s'il y a "pensée" de l'émotion entre les deux, je dirai que ça dépend des moments et des gens. Il y a des moments où je me dit que je ressent tel sentiment et que je réfléchisse ensuite à comment formuler mon trouble, et d'autres où je fais les frais d'une réaction immédiate - pas toujours juste d'ailleurs...
Pour expliciter je vais citer deux exemples ^^ La réaction immédiate la plus parlante est à mon avis le aie (ou le juron) qui s'exprime lorsqu'on a mal (ou peur d'avoir mal). Réaction immédiate puisque même si l'on est seul, on a tendance à le dire quand même...
Pour la réaction réfléchie, je pourrai citer comme exemple l'amour. Je connais très peu de gens qui disent aux autres qu'ils aiment quelqu'un avant de l'avoir formulé en esprit... Alors ce sont des exemples pris aux antipodes l'un de l'autre, mais c'est à mon avis assez parlant... Après, je pense qu'on pourrait se pencher - même si ce n'est plus vraiment le sujet - sur la question de quels ressentis sont immédiats et quels autres sont plus lents à venir... et pourquoi ?
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