La Voie des Marchombres Forum de réflexion consacré aux Marchombres et aux livres de Pierre Bottero... |
| | Vos passages préférés | |
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Eleyra Leina Membre du Conseil - Admin
Nombre de messages : 4534 Age : 32 Localisation : Llewanda Groupe : Marchombre Livre préféré : Ellana, La Moïra, Les Royaumes du Nord Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Vos passages préférés Lun 28 Sep 2009 - 22:35 | |
| Pages 144-146 - Spoiler:
Comme lorsqu’elle avait vu Edwin allumer le feu, elle vit Duom générer une forme qu’il poussa vers la réalité. Les traits étaient sobres mais nets, les couleurs criantes de vérité, du bon travail. C’était une haie de buissons aux redoutables épines, que l’analyste s’efforçait de matérialiser devant les quatre assaillants. Il allait y parvenir, lorsque son esprit percuta un mur invisible. Il ne lui manquait plus que quelques détails à parfaire pour que le dessin devienne réalité, mais cela lui était soudain impossible. Camille comprit ce qu’il voulait dire en expliquant que les Ts’liches contrôlaient l’accès à l’Imagination. Une barrière intangible, mais infranchissable, empêchait Duom d’achever son dessin. Le verrou ! Les quatre pillards arrivaient sur eux. Bjorn luttait toujours avec son adversaire et, près du bosquet, la bataille continuait de faire rage. Camille tendit son esprit vers celui de Duom qui luttait en vain contre l’obstacle mental. Elle s’empara sans peine de sa création et franchit le verrou ts’lich, impuissant à lui interdire l’accès aux Spires. En une fraction de seconde, elle acheva le dessin. Les épines s’allongèrent jusqu’à mesurer plus de vingt centimètres, la haie s’épaissit en un taillis inextricable et, tout à coup, devint réelle. Lancés au galop, les chevaux des bandits pilèrent net devant cet obstacle inattendu. Dans un merveilleux ensemble, les cavaliers s’envolèrent, décrivirent une harmonieuse parabole dans le ciel et s’abattirent comme des masses au milieu du taillis. Des hurlements de douleur s’élevèrent. – Yahou ! hurla Salim en signe de victoire. Duom Nil’ Erg tourna vers Camille un regard admiratif qu’elle ne perçut pas. Un barrage se rompait dans son esprit et le pouvoir déferlait en elle. Elle comprit le Dessin comme si elle l’avait toujours pratiqué, comme s’il avait toujours fait partie d’elle. Toutes ses nuances, tous ses arcanes, toutes ses potentialités devinrent évidentes. Elle s’ouvrit au don. Salim la vit se mettre debout sur le chariot. Bjorn finissait de régler son compte à son adversaire et, plus loin, Edwin, déchaîné, épaulé par Hans et Maniel, réduisait en bouillie les bandits restants. Les survivants durent se dire qu’ils en avaient assez. Sans se concerter, ils firent volte-face pour s’enfuir. L’orage naquit alors dans l’esprit de Camille. D’abord gigantesque, elle en redessina les contours, le réduisant jusqu’à ce qu’il atteigne la taille voulue en conservant sa puissance. Les fuyards se croyaient sauf. Leurs chevaux étaient rapides et le monstrueux guerrier qui avait éliminé tant de leurs compagnons ne les poursuivait pas. Mais le ciel limpide de l’aube naissante se couvrit brusquement. Des nuages noirs, ondulants et menaçants, s’amassèrent au-dessus de leurs têtes tandis que dix mètres plus loin, le soleil apparaissait. L’enfer se déchaîna. Des trombes d’eau s’abattirent sur eux. En quelques secondes, le sol devint un bourbier où les chevaux affolés s’enlisèrent. Dans un affreux enchevêtrement, hommes et animaux s’effondrèrent. Puis, aussi soudainement qu’il était apparu, l’orage disparut. Couverts de boue, les pillards se relevèrent péniblement et s’éloignèrent tant bien que mal. Les spectateurs ne leur accordèrent pas un regard. Leurs yeux étaient tournés vers Camille. Elle était toujours debout dans le chariot, les bras levés vers le ciel. Les premiers rayons du soleil se prirent dans ses cheveux qui se nimbèrent d’or. Elle éclata d’un rire sauvage et émerveillé. Son héritage retrouvé comblait en elle un gouffre invisible. De nouveau entière, elle rayonnait de joie.
Pages 251-254 - Spoiler:
Camille se réveilla en sursaut. Pendant un court instant elle ne sut pas où elle était, puis elle se souvint et les battements de son cœur s’apaisèrent. Elle consulta sa montre. Il était sept heures du matin. Salim et le clochard dormaient profondément. Le chuchoteur remua contre son cou. Elle le caressa doucement, jusqu’à ce qu’il ronronne. Elle pensait à ce qu’elle venait de vivre, à tous ces gens aux destins complexes qui se croisaient sans jamais se rencontrer, à l’injustice et à la force de la combattre. La vie et le destin du vieil homme qui les avaient recueillis l’attristaient particulièrement. Il aurait tellement souhaité continuer à lire… Le ronronnement du chuchoteur changea de ton et un petit dessin naquit, semblable à celui qu’avait créé le message de maître Duom. Les mots surgirent dans son esprit. – Je crois que tu peux y arriver. Il faudra faire vite car l’autre ne tardera pas, mais c’est possible. Je m’occuperais de la porte. Ton hôte – il s’appelle Paul Verran – sera en sécurité dans les catacombes et tu t’enfuiras par la trappe avec Salim. Camille frissonna avant de sourire largement. La voix appartenait à la jeune femme qui, dans son souvenir, lui lisait l’histoire merveilleuse. La voix de sa mère. Elle s’assit sur la paillasse en réveillant Salim. – Réveille-toi, on s’en va. – Quoi ? – On s’en va. – Mais on vient juste de fermer l’œil, protesta Salim. – Non, c’est le matin. – Mais… – Je vais dessiner, Salim, et le Mentaï se pointera dans les secondes qui suivront. Il vaut mieux que nous soyons prêts ! Le clochard s’assit à son tour. Il tendit le bras et monta la flamme de la lampe. – Que se passe-t-il, les mioches ? Le noir vous empêche de dormir ? Camille le regarda gravement. – Non, monsieur Verran. – Comment connais-tu mon nom ? – Ce serait trop long à raconter et nous n’avons pas le temps. – Bon sang, petite, qu’est-ce que tu racontes ? – Rien d’important. Maintenant écoutez-moi bien. Nous allons partir et vous ne nous reverrez jamais. Mais avant, il va se passer quelque chose d’étrange qu’il ne faudra pas chercher à comprendre. La porte métallique va s’ouvrir et vous vous enfuirez sans vous retourner, sans attendre, quoi qu’il se soit passé. Vous ne reviendrez que dans trois jours, il y va de votre vie. – Mais… – S’il vous plaît, monsieur Verran, ne posez pas de questions. Faites ce que je vous dis. Le vieil homme la fixa longuement, en plissant les paupières. Finalement, il haussa les épaules. – Comme tu veux, gamine. Si cette porte s’ouvre, je te promets de m’enfuir sans me retourner quoi qu’il se soit passé. Ca te va ? Camille hocha la tête et se tourna vers son ami. – Salim, tu montes à l’échelle, tu ouvres la plaque et tu m’attends en haut. D’accord ? – Alors ça, pas question, s’insurgea le garçon, n’imagines pas que tu peux me faire faire n’importe quoi. – Salim… – D’accord, capitula-t-il. Je ne suis qu’un mollusque, je ne vois pas pourquoi j’essaie à tout prix de réfléchir. Tu ne veux plus dormir, parfait, je n’ai plus sommeil. Tu veux sortir, ça tombe bien, moi aussi. Je t’attends là-haut, mais tu as intérêt à te dépêcher. Il empoigna l’échelle, grimpa jusqu’à la plaque sans voir le regard affectueux que Camille posait sur lui, et qui lui aurait sans doute permis de voler directement jusqu’à la sortie. Camille attrapa le chuchoteur qui était resté sur la paillasse et caressa ses oreilles avant de le poser près de la porte métallique. – Ce n’est quand même pas ta bestiole qui va défoncer ce bloc d’acier, s’étonna le clochard. En guise de réponse, Camille se concentra. Elle savait qu’il lui fallait agir très vite, mais cela ne l’effrayait pas. Sa mère était vivante et la soutenait. Elle se sentait invulnérable. Le dessin naquit, couleurs chatoyantes et formes arrondies. Avant qu’une réalité ne se soit figée, Camille modela sa création, la forçant à intégrer un corps réel au lieu d’en devenir un nouveau. Les couleurs environnèrent Paul Verran sans qu’il s’en rende compte, les formes jaillies de l’esprit de Camille le pénétrèrent, se lièrent à ses nerfs optiques, à ses pupilles, à ses iris, avant de basculer dans la réalité. Il ouvrit de grands yeux émerveillés. – Je vois, cria-t-il, je vois ! Le verrou de la porte métallique cliqueta et le battant s’ouvrit sur une galerie sombre. – Il faut tenir votre promesse maintenant, lui rappela doucement Camille, partez sans attendre. Il la contempla une seconde comme pour graver son image dans son esprit, puis il saisit la lampe à pétrole et s’enfonça dans l’obscurité. Camille attrapa le chuchoteur, le fourra dans sa poche et empoigna l’échelle. Quand le mercenaire du Chaos arriva dans la salle, elle était vide. Aucune piste ne s’offrait à lui. De rage, il donna un violent coup de pied dans une caisse de bois, faisant tomber un livre dont il lut machinalement le titre, L’Art d’être grand-père. Il ne comprit pas.
Pages 268-271 - Spoiler:
Camille ne l’écoutait pas. Tous ses sens en éveil, elle guettait l’émergence d’un dessin beaucoup plus redoutable. Quand le Mentaï apparut à l’autre bout de la salle, elle se tenait prête et passa immédiatement à l’action. Una cage brillante apparut au-dessus de l’homme en costume gris. Il eut un sourire moqueur et, avant que les barreaux ne l’enferment, il ligatura la cage au plafond à l’aide d’une centaine de filins d’acier. Il fit ensuite un geste et une boule de feu naquit au bout de ses doigts avant de filer comme une flèche, droit sur Camille. La parade s’imposa d’elle-même. Une vague, née de l’imagination de Camille, jaillit du plancher et avala la boule de feu avant de disparaître. Une nouvelle sphère enflammée fusa, suivie d’une dizaine d’autres. A chaque fois, un mur d’eau se dressa pour les éteindre. Matthieu, pétrifié par la stupeur, contemplait la scène sans bouger, tandis que Salim cherchait désespérément une solution des yeux. Camille, elle, était calme, presque détendue. Des ondes de confiance émanaient du chuchoteur blotti dans sa poche et renforçaient sa sérénité. Soudain, le mercenaire arrêta ses tirs. Il venait de prendre conscience de la présence des garçons. Ils étaient le point faible de sa proie, elle ne les abandonnerait jamais. Il avait gagné. Il dessina son arme favorite et, quand la longue lame serpentine apparut dans sa main, un frisson de plaisir le parcourut. La mise à mort constituait toujours le moment le plus intense de la traque. Il s’élança vers ses victimes. En une fraction de secondes, une dizaine de stratagèmes défilèrent dans l’esprit de Camille, mais ce furent les mots prononcés par la jeune étudiante le matin même, qui s’imposèrent. « … un sujet barbare qui traite de l’impact du changement de matière sur la perception que l’homme a de son milieu. » Camille sourit. Un voile de soie se matérialisa devant le mercenaire. Sans ralentir, il le déchiqueta de son épée. Il se trouva face à une tenture de satin, à laquelle il fit subir le même sort. Velours. Coton. Laine. Dentelle. Velours. A chaque pas, le mercenaire frappait comme un forcené, exaspéré d’être ralenti par ces ruses de fillette. Soie. Coton. Acier. Le sabre tinta avant de se briser en trois morceaux, dont l’un lui entailla profondément la cuisse. Le mercenaire se figea. Le choc avait été atroce et son bras, cassé en plusieurs endroits, ne lui servait plus à rien. La tenture d’acier qui l’avait piégé disparut. Sa proie se tenait devant lui à quelques mètres, droite et souriante. Il eut un rictus. Il était Mentaï, il pouvait tuer n’importe qui à main nue en un dixième de seconde, cependant il allait prendre tout son temps pour elle. Elle se mit à dessiner, mais il était sur ses gardes. Il créa un souffle de vent qui fit voler au loin les balles qu’elle lançait vers lui, et évita sans difficulté les trois boules de fonte dissimulées parmi les balles en caoutchouc. – Tu ne m’auras pas deux fois, railla-t-il en faisant un pas en avant. Il lui sembla entendre la fille murmurer. Il tendit l’oreille. – Impact, matière. Un gros cube de carton naquit devant lui. Il l’écarta du pied, surpris qu’il ne dissimule pas de piège. Un autre bloc, de mousse cette fois, apparut juste au-dessus de sa tête. Il leva son bras valide pour le repousser et perçut trop tard le deuxième dessin. Ce n’était plus de la mousse qui le surplombait, mais un bloc de béton de plusieurs tonnes ! Le mercenaire traversa le plancher, brisé comme s’il avait été de paille et, dans un fracas énorme, la masse de béton, en s’écrasant contre la pierre du sol, le réduisit à néant.
Pages 275-276 - Spoiler:
– Ecoute-moi Salim. Je vais rejoindre Edwin, Bjorn et les autres. Nous allons nous battre pour rejoindre les Figés et quand nous les aurons trouvés, je les éveillerai. Je sais que j’ai le pouvoir de le faire. Ce sera difficile, Gwendalavir est un monde que nous connaissons mal, et c’est un monde en guerre. Dans une semaine, je serais peut-être morte, et si je survis, il y a très peu de chances que je revienne un jour. – Je sais. – Et tu veux tout de même m’accompagner ? – Oui. – Pourquoi ? – … – Tu ne veux pas m’en parler ? Un ange passa et Salim réussit à briser le silence. – Eh, ma vieille, tu crois vraiment que ta mère est vivante et qu’elle se sert du chuchoteur pour te parler ? Camille sourit en caressant la bestiole au travers de sa poche. – Je ne crois pas, j’en suis sûre. – Génial ! s’exclama Salim avec conviction. Et si on y allait maintenant ? Plus rien ne nous retient ici. – Si, une dernière chose à dire. – Vas-y alors. – Salim ? – Oui ? – Moi aussi ! Un grand sourire incrédule se peignit sur le visage du garçon, mais déjà Camille avait saisit sa main. Il n’y eut aucun bruit. Aucune lumière. Dans la ruelle, il n’y avait plus personne.
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| | | Ipiutiminelle Membre du Conseil - Modo
Nombre de messages : 3147 Age : 38 Localisation : Tol Eressëa, As-Coron, Imre... Groupe : Marchombre Livre préféré : Tolkien, Pierre, Pauline, Timothée, Léa Silhol, Patrick Rothfuss, Alain Damasio... Date d'inscription : 01/12/2008
| Sujet: Re: Vos passages préférés Lun 27 Juin 2011 - 20:57 | |
| Justes quelques phrases... =) - Spoiler:
Salim profita de l'intercours pour lier connaissance avec Camille et ce premier jour de classe marqua le début d'une indéfectible amitié. Il ne savait pas trop quelles raisons elle avait de le fréquenter, mais il avait l'absolue certitude qu'elle était le génie qui, tôt ou tard, transformerait sa vie.
Il ne s'était pas trompé - Spoiler:
Elle avait vite saisi qu'ils ne tenaient pas spécialement à avoir en face d'eux une fille surdouée, aux connaissances vastes et à l'esprit vif. Pour la plupart, l'élève idéal n'était pas un élève intelligent, mais un élève travailleur, calme et obéissant.
Pour faire écho à un autre texte de Pierre dans lequel il parle des profs et de leur vision de l'élève parfait... - Spoiler:
Tout d'abord, il ne se passa rien. Puis une explosion de couleurs jaillit du cristal et nimba Camille d'un halo chatoyant. Salim ferma les yeux un instant, tant la lumière était vive. Quand il les rouvrit, après une infime hésitation, il discerna brièvement trois cercles lumineux en mouvements devant son amie puis, soudain, le cristal s'éteignit. Lorsque la lumière revint, Duom Nil' Erg ôta délicatement le masque des yeux de Camille et le reposa sur la table. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'il contemplait le résultat du test avec stupéfaction. - C'est impossible, marmonna-t-il, cette figure n'existe que dans les livres. Camille se redressa. Un seul et immense cercle noir occupait tout l'espace du pan de velours blanc. Le vieil analyste finit par planter son regard dans le sien. - Mais qui es-tu ? demanda-t-il. Qui es-tu donc ?
- Spoiler:
Il montra Camille du doigt. - Et là, que lui arrive-t-il ? Le vieil analyste tourna son regard vers les jeunes gens, toujours assis au bord de l'eau. - Elle apprend à vieillir, expliqua-t-il d'un ton triste, ça lui fait mal.
Je ne sais pas pourquoi mais cette phrase m'a vraiment marquée. Cette association "d'apprendre à vieillir" (de l'apprentissage de la vie) et de la douleur... Je la trouve juste. - Spoiler:
- C'est un phénomène cette fille, expliqua Salim en se rengorgeant. Si c'était une poule, son premier œuf serait l'Encyclopaedia Universalis.
- Spoiler:
Sous les caresses de Camille, le chuchoteur s'était calmé. Elle commença sa lecture. Elle n'avait jamais vraiment apprécié Victor Hugo, mais elle adorait lire et, par reconnaissance pour leur hôte, elle y mit tout son cœur. Quand elle eut terminé, de grosses larmes coulaient sur les joues ridées du clochard. Il les essuya du revers de la main et se tourna vers elle. - Tu ne peux pas savoir ce que tu viens de m'offrir. - Que... - Non, ne dis rien, ne demande rien. Nos vies se sont croisées ce soir et, grâce à toi, j'ai pu revenir loin en arrière, vers des jours meilleurs. En dire plus serait une erreur. Je ne sais pas qui tu es, tu ne sais pas qui j'étais, c'est bien ainsi. Vous allez dormir, retrouver les forces dont vous avez besoin et demain, nos routes se sépareront. | |
| | | Nera Curieux
Nombre de messages : 26 Age : 30 Localisation : Quelque part dans les plaines à galoper. Groupe : Marchombre Livre préféré : Les Âmes Croisées Date d'inscription : 03/07/2011
| Sujet: Re: Vos passages préférés Dim 19 Fév 2012 - 20:18 | |
| p.59: "La bibliothèque est l'âme d'une maison." | |
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| Sujet: Re: Vos passages préférés | |
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